« Des bénéfices pour la patiente et pour la sécu »
Le Pr Jean-Marc Ferrero, dirige le département d’oncologie médicale au Centre Antoine Lacassagne à Nice.
Dans quel contexte s’inscrit cette étude ?
On essaie de plus en plus d’adapter le traitement au profil de chaque patiente, en évitant autant que possible la chimiothérapie et ses effets secondaires ; on parle de désescalade thérapeutique. Les signatures génomiques, comme Oncotype Dx®, ou Endopredict® – que nous privilégions au CAL – nous permettent d’affiner ces choix. Ils agissent à la manière d'un filtre, en permettant de sélectionner les patientes qui peuvent effectivement tirer bénéfice d'une chimiothérapie. On sait ainsi que les femmes présentant un score bas (moins de ) au test Oncotype Dx®ont un bon pronostic, remettant en cause l’utilité de ce traitement très lourd.
Ces tests étaient réservés aux patientes sans ganglions atteints. Cette nouvelle étude concerne des femmes qui présentent à ganglions atteints. Sont-elles nombreuses dans ce cas ?
Oui, dans la mesure où les tumeurs du sein ciblées par cette étude, celles dites à récepteurs hormonaux positifs, Her- négatives, sont les plus fréquentes : elles représentent environ % de l’ensemble de ces cancers. Et dans la plupart des cas où il existe un envahissement ganglionnaire celui-ci survient dans à ganglions. Dans le seul département des Alpes-Maritimes, ce type de tumeurs touche à femmes par an.
L’étude a porté sur le seul test Oncotype. Peut-on extrapoler les résultats aux autres tests sur le marché ?
Non. Des études devront être conduites pour démontrer que ça fonctionne aussi avec les autres tests.
Ces tests génomiques ne sont pas remboursés. Les patientes concernées pourront-elles néanmoins en bénéficier ?
Les bénéfices sont tels que nous assumeront les coûts liés au recours à ces tests en attendant que l’Assurance maladie accepte de les prendre en charge. Ce qu’elle devrait logiquement faire, sachant qu’en évitant une chimiothérapie, outre les bénéfices en termes de qualité de vie pour la patiente, on réalise des économies qui représentent plus de fois le montant d’un test.