Chaussures de niche made in France
Visages concentrés et bruits variant d’un bout à l’autre de la chaîne de montage, l’effervescence est palpable sur le site de production. De la coupe à l’enrobage des semelles, en passant par le piquage, la préparation du talon et enfin le montage, une trentaine de personnes s’affairent, sous le regard attentif de Pascale Chassigneux. Certaines opérations requièrent, comme on le constate, une minutie extrême, tel le collage des strass de Svarowski un par un à la main !
« Une fois la chaussure finie, explique la dirigeante, il reste encore à la bichonner : on regarde tous les petits défauts, les petites traces de colle, jusqu’à la dernière opération, la mise en boîte, après un dernier contrôle. » Un des derniers ateliers du genre en France, le secteur de la chaussure s’étant rétréci au fil des ans comme une peau de chagrin. « Le nombre de fabricants français est passé en dessous de cent, alors qu’il y en avait deux cents il y a quinze ans. S’agissant des unités de production en France, il y en a moins de cinquante. Et nous ne sommes plus qu’une quinzaine à exporter à plus de 50 % », précise la styliste d’Azurée. Qui accomplit elle-même, en collaboration étroite avec Pascale Chassigneux, un travail essentiel en amont. « On s’appuie sur le Centre technique du cuir, qui élabore des cahiers de tendances, et il m’arrive aussi de repérer dans les défilés un détail correspondant beaucoup à notre ADN. Mais mon inspiration peut venir également de l’architecture, du cinéma, de la peinture...»