Var-Matin (Grand Toulon)

La Villa Juturne, à Beausoleil

Inscrit au patrimoine des Monuments historique­s, ce lieu, qui a vu le jour en 1913 grâce au peintre fresquiste Fabrizio Rogolini regorge de trésors et de curiosités, du sol au plafond, sur sept étages et trente mètres de hauteur. Un émerveille­ment pour to

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr PHOTOS FRANZ CHAVAROCHE fchavaroch­e@nicematin.fr

Une oeuvre totale. De l’avis-même des Architecte­s des Bâtiments de France, telle est la qualificat­ion méritée par le travail accompli par Patrizio Rogolini à la Villa Juturne, entre 1920 et 1925.

Situé au 22, avenue du Général de Gaulle à Beausoleil, cet immeuble, destiné à l’origine à recevoir en appartemen­ts meublés de luxe des aristocrat­es anglais, russes ou polonais prenant leurs quartiers d’hiver sur la French Riviera, a été érigé en 1913. Désormais inscrit au patrimoine des Monuments historique­s, ce lieu constitue en effet une oeuvre totale, car il recèle une incroyable diversité de courants artistique­s, de l’art gothique à la Renaissanc­e italienne, en passant par l’Art déco et l’art populaire piémontais, côté frises, jusqu’aux influences du début du XXe siècle, le modern style de 1925, les impression­nistes. Une pluralité de styles se côtoie même parfois dans une oeuvre. Ainsi Le Christ gisant de Mantegna, entouré d’anges aux têtes de femmes coiffées à la garçonne... façon années 30 !

Endroit magique

Dès l’arrivée dans cet endroit unique, magique, même, le regard est immédiatem­ent attiré par le plafond, où évoluent de gracieuses naïades chevauchan­t des hippocampe­s. Un plafond évoquant la lumière de la surface de l’eau, perçue depuis une profondeur sous-marine... On se sent littéralem­ent happé par ce mouvement ascendant !

Direction la remarquabl­e cage d’escalier, offrant une spectacula­ire perspectiv­e, et débordant jusqu’au cinquième étage d’une myriade de roses, de glycines, de liserons et arums délicateme­nt représenté­s par le peintre fresquiste Patrizio Rogolini. Chaque étage correspond­ant à une saison différente.

Omniprésen­tes dans chaque recoin, également, des corridors en passant par les vingt-huit appartemen­ts, des fresques décrivant des scènes mythologiq­ues d’Icare, fils de Dédale, et de Juturne, nymphe des eaux. Icare et Juturne, prénoms donnés également aux enfants de ce personnage qu’était Fabrizio Rogolini (lire ci-contre). Une fois parvenus au sommet des escaliers, vous aurez atteint... le ciel, royaume d’Icare ! Dans cette partie nimbée de lumière grâce à la verrière qui l’agrémente. Face à vous, quasiment au sommet du mur, vous apercevrez une porte donnant apparemmen­t sur nulle part... « Nous y accédions par une échelle, et passions ensuite des heures avec mes frères sur le toit dans les combles » ,sesouvient Fanny Rogolini. Dont l’appartemen­t lui-même, point d’orgue de la visite, regorge de trésors et de curiosités, telles ces coquets escarpins alignés sur le mur de part et d’autre d’un tableau... Dans la continuité de l’esprit résolument libre et original de son aïeul !

Happés par ce mouvement ascendant

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