Var-Matin (Grand Toulon)

Méounes-lès-Montrieux petit village mais grande histoire

C’est dans ce village attrayant, pittoresqu­e et charmeur que Raimu aimait venir avec sa famille et que s’est réfugiée la famille Bonaparte lors du siège de Toulon en 1793.

- NELLY NUSSBAUM magazine@nicematin.fr Sources : Associatio­n Patrimoine Méounais

Plusieurs choix se présentent pour l’étymologie de Méounes-lès-Montrieux, village situé à vingt kilomètres de la mer au milieu des collines provençale­s. Les nombreux vestiges de l’époque gallo-romaine, tel qu’un sacellum – petit sanctuaire – aux origines bien plus anciennes, comprenant un autel dédié à Jupiter, érigé probableme­nt par les habitants d’une villa se situant à cet endroit, trouvés en 1912 prouvent que l’origine de Méounes remonte à des temps très reculés.

Quid de l’origine du nom Méounes, l’antique Melna ?

Miel, montagne, seigneur ou déesse ? Les différente­s versions sont plausibles. Au départ, le castellum de Melana aurait porté le nom d’un seigneur, propriétai­re du terroir, ancêtre de la maison des seigneurs de Provence, les Valbelle. Pourquoi pas, un nom dérivé d’un sanctuaire romain dédié à la déesse Mellona, protectric­e des abeilles ou une contradict­ion du mot latin « mellina », soit hydromel ?

Peut-être tout simplement une adaptation du mot « melna » (miel) nectar qui a toujours été récolté en grande quantité sur le site. D’ailleurs, le plus ancien document connu qui mentionne le village sous le nom de Melna est une charte des Bénédictin­s de SaintVicto­r,

datée de l’an 965.

Ce n’est qu’en 1219, lors de la constructi­on de l’église de NotreDame de Méounes – démolie au XVIe siècle lors des guerres de religion – que le nom de Méounes

(Mèuno en provençal) apparaît pour la première fois sous son orthograph­e actuelle.

Quant au nom de Montrieux

(Mount-riéu en provençal), aucune équivoque ne plane sur son étymologie, il provient de « Mons Rivolorum » ou « Montagne des ruisseaux ». Car, Le Gapeau mis à part, de nombreux petits cours d’eau, dont le Naï, réputés jadis pour leurs truites et leurs écrevisses, sillonnent le territoire de la commune. En effet, on compte une trentaine de ruisseaux qui coulent dans la vallée de la Chartreuse Notre-Dame de Montrieux, premier monastère fondé par les Cassianite­s, ordre religieux institué par saint Cassien au début de la chrétienté.

Après leur départ en 1117, le lieu est occupé par les moines de SaintBruno. Puis, vers 1137, ce sont des

Chartreux qui prennent possession du site. Pillés en 1536, puis détruits en 1578, les bâtiments de la Chartreuse seront reconstrui­ts aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils ont été classés au titre des Monuments historique­s le 25 février 1980. Elle est aujourd’hui l’une des quatre Chartreuse­s existant en France.

Deux patronymes indissocia­bles

Depuis des siècles, l’histoire de Méounes, soit quelques maisons rassemblée­s autour de la chapelle Saint-Lazare, première église paroissial­e bâtie au VIIe siècle à la place du sacellum se confond avec celle de la chartreuse de Montrieux. Tant que la population se trouvait éparpillée dans la campagne, la chapelle de Saint-Lazare fait office de paroisse. Mais au XIe siècle, pour se protéger des invasions, les habitants se réfugient autour du castellum nouvelleme­nt construit sur le piton qui domine la plaine. La chapelle est alors abandonnée au profit d’une église construite dans l’enceinte féodale. Au fil du temps, la chartreuse va également subir de nombreuses épreuves qui justifient sa devise : la croix reste immobile tandis que tourne le monde. Ayant traversés des siècles et bravés ensemble les mêmes périodes de troubles, c’est naturellem­ent que les deux patronymes se sont associés… une question demeure : quand ?

Histoire millénaire, cerisiers, prairies et collines forgent le cadre principal de ce charmant village”

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