Quand les sportifs se mettent au régime
Régime au gras, sans viande, sans gluten ou sans glucides : à chaque discipline son régime à la mode pour tenter de booster les performances. Ce n’est pas sans risques
Àchaque sport son régime à la mode ! Cétonique pour les cyclistes, hypoglucidique dans les sports à catégories de poids comme la boxe ou le judo, vegan dans certains sports de force et dans les disciplines d’endurance. Tour d’horizon des pratiques les plus en vogue avec Grégory Monnin. Diététicien nutritionniste et préparateur physique, il intervient ponctuellement dans le cadre des conférences « Jeudis Sport Santé » organisées par la maison Sport-Santé 83, sous l’égide du comité départemental olympique et sportif du Var. Il décortique cinq exemples (il y en a beaucoup d’autres) qui ne sont bien sûr que des tendances – tous les sportifs n’optent pas pour ces régimes !
Le régime Vegan
« Il y a actuellement un élan vegan très puissant dans certains sports de force et dans les disciplines d’endurance, note Grégory Monnin. C’est un peu particulier, car ceux qui optent pour ce régime sont souvent des personnes qui, au-delà de leur pratique sportive, adoptent une véritable philosophie de vie. Les véganes partent du principe qu’on peut trouver les protéines sans consommer de produits d’origine animale, ce qui est vrai. Pour ce qui est des sportifs, certains estiment que les matières grasses animales sont un frein à leur performance, ce qui est par contre discutable. »
Le régime paléo
Très en vogue chez les adeptes du cross fit et dans le milieu du fitness, ce régime séduit ceux qui recherchent une alimentation « la plus naturelle possible, explique le diététicien, des produits pas ou très peu transformés, souvent pas cuits, beaucoup de viandes. »
Les sportifs espèrent ainsi «se rapprocher le plus possible du régime pour lequel notre corps est taillé, en partant du principe que toute transformation complique la digestion et donc nuit à la performance ».
Le régime cétonique
Chez les cyclistes, et dans certains sports de combat, c’est le régime cétonique qui fait un carton. « C’est un régime “au gras”, dans lequel on augmente de façon assez importante les quantités de lipides, résume Grégory Monnin. Les adeptes veulent habituer leur corps à utiliser les lipides comme substrat ou comme carburant pour imager, en considérant que l’on consomme trop de sucres et qu’il ne faut pas s’appuyer que sur les glucides pour asseoir son effort. »
Le régime hypoglucidique
Dans les sports à catégories comme la lutte, la boxe ou le judo, l’objectif est de conserver le poids maximum de sa catégorie, sans le dépasser le jour de la pesée. « Beaucoup de sportifs ont recours à ce régime hypoglucidique qui concentre l’alimentation sur les protéines et les lipides, avec des quantités de glucides réduites au minimum. L’objectif, c’est la “sèche”, la perte rapide de poids. Et cela va parfois très loin, voir trop loin ! » Des athlètes vont jusqu’à perdre plusieurs kilos en quelques jours juste avant une compétition.
Le régime sans gluten
Vanté dans des pubs à la télévision par un grand champion de tennis, le régime sans gluten ne séduit pas que les amateurs de la petite balle jaune.
« On met sur le dos du gluten beaucoup de maux qui ne sont pas forcément liés à sa consommation et on pense ainsi augmenter sa capacité pulmonaire, mincir, ne plus être ballonné, commente Grégory Monnin. Ce qui est évidemment faux : on ne peut pas faire une généralité de ce qui est vrai pour quelquesuns. »
Il y a effectivement des gens hypersensibles au gluten, à des degrés divers. L’intolérance au gluten (la maladie coeliaque), qui implique son éviction totale, est beaucoup plus rare. Pour ce régime comme pour les autres, « on peut toujours essayer quelque temps pour voir si on améliore ses performances, conseille Grégory Monnin. Mais il ne faut pas s’attendre à des miracles et il faut être prudent ! »