Var-Matin (Grand Toulon)

« Je n’ai rien à perdre »

Au départ, Alexandre Cailliot s’est mis à pratiquer ce sport méconnu pour progresser au football américain. Désormais aux portes de l’équipe de France, le Canonnier de Toulon savoure

- PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BELTRAN

Ce gaillard de 24 ans a commencé le football américain à l’adolescenc­e au Flash de La Courneuve, en banlieue parisienne. Mais depuis son emménageme­nt dans le Var en 2012, Alexandre Cailliot joue aux Canonniers de Toulon. Club avec lequel le receveur a évolué jusqu’en D2. En parallèle, le natif de Paris s’illustre au flag, dérivé du foot US (lire ci-dessous), depuis quelques années. Champion de France Élite mixte en 2019, il va bientôt intégrer le Collectif France de flag pour un stage important.

Cette échéance définira la sélection des Bleus pour le championna­t du monde prévu en Espagne au mois d’octobre. Explicatio­ns.

Que représente cette sélection au sein du Collectif France de flag pour vous ?

Ça me fait vraiment plaisir. J’avais déjà été appelé en vue des championna­ts d’Europe en Israël en  mais c’est la première fois où je vais pouvoir participer au stage de présélecti­on. Car avec la reprise du travail, j’avais dû y renoncer. Cette année, je serai présent à Paris fin janvier ou début février (la date n’est pas encore déterminée) et j’espère que ça va le faire.

Si ça se passe bien, quelle sera la prochaine étape ? Je pourrais être sélectionn­é pour le championna­t du monde  en Espagne en octobre. Mais les joueurs présents dans cette préliste font aussi partie du très haut niveau en football américain. Je suis le seul qui évolue en D. Il y aura donc de la concurrenc­e en face. J’y vais en tant qu’outsider, entouré des meilleurs, alors peu importe ce qu’il se passe, je ne serai pas déçu. Je n’ai rien à perdre et tout à prouver.

Quelles qualités faut-il pour performer au flag ? Pour le côté athlétique, ça se rapproche du football américain. Il faut de l’agilité, de la vitesse, de la détente, de l’explosivit­é. Ce qu’on appelle entre nous du skill. Il s’agit vraiment d’une question de fréquences d’appuis, de changement­s de directions, tout en ayant de très bonnes mains.

En quoi consiste votre poste de receveur ?

Je dois attraper des ballons en me démarquant de mon défenseur ou de la zone dans laquelle il défend. Pour y parvenir, on s’aide de feintes de corps, de feintes visuelles avec la complicité du quarterbac­k et de l’enchaîneme­nt des tracés de chacun. Ce qui va permettre de mettre de la distance entre le receveur et celui qui le marque. On utilise donc beaucoup de combinaiso­ns variées. Au football américain, les facteurs individuel­s de force et de puissance s’ajoutent à cela. Là, on insiste sur la tactique et la technique.

Vos objectifs cette saison avec les Canonniers ?

En championna­t de France Élite mixte, on souhaite retourner au minimum en finale. D’autant que beaucoup de personnes trouvaient que ce n’était pas normal que l’on gagne. On veut revenir à ce niveau pour qu’ils comprennen­t que l’on n’a pas été là par hasard. Et en coupe de France, on aimerait se qualifier pour les phases finales. Pour moi, il s’agit même d’un objectif personnel puisque le club n’a jamais fait mieux que troisième dans cette compétitio­n. J’ai vraiment envie de pouvoir dépasser ce résultat. Même si ça risque d’être compliqué parce qu’en “non mixte”, les équipes sont très, très lourdes.

 ?? (Photos DR) ?? Le receveur toulonnais Alexandre Cailliot (, m pour  kilos) pourrait connaître sa première sélection en Bleu cette année s’il parvient à passer le cap du stage de présélecti­on.
(Photos DR) Le receveur toulonnais Alexandre Cailliot (, m pour  kilos) pourrait connaître sa première sélection en Bleu cette année s’il parvient à passer le cap du stage de présélecti­on.

Newspapers in French

Newspapers from France