Le « Frexit » se précise
Compte tenu de la contagiosité du variant britannique, la LNR va suivre les recommandations du ministère des Sports et demander le report des deux prochaines journées de coupe d’Europe
Le ministère de la Santé n’a pas vraiment tranché. Mais c’est tout comme : il a fortement recommandé de reporter les matches franco-britanniques à venir, pour limiter les risques de propagation de variants plus contagieux de la Covid-19. L’ombre d’un « Frexit » plane désormais sur les coupes d’Europe et même sur le Tournoi des Six nations.
Les deux compétitions continentales, la Coupe d’Europe et le Challenge européen, ont d’ores et déjà du plomb dans l’aile : les formations de Top 14 ne participeront pas aux 3e et 4e journées de la phase de poules, prévues les weekends du 15 et du 22 janvier.
« Faire preuve d’adaptation »
Logiquement, la Ligue nationale de rugby (LNR) va en effet se plier aux desiderata du ministère des Sports qui lui a écrit hier « pour l’inviter à reporter les prochaines rencontres incluant des clubs français, conformément aux souhaits exprimés par plusieurs clubs professionnels français de rugby ces derniers jours », selon un communiqué transmis à l’AFP.
En coupe d’Europe, le Stade toulousain devait ainsi se rendre en Angleterre pour affronter Exeter, tenant du titre, avant de recevoir la province irlandaise de l’Ulster. Même son de cloche pour Clermont (Munster, Bristol), Lyon (Glasgow Warriors, Gloucester), le Racing 92 (Harlequins, Connacht), BordeauxBègles (Dragons, Northampton) ou Toulon (Scarlets, Sale). «Onva faire preuve d’adaptation, de résignation et de résilience pour pouvoir essayer de continuer à la fois le championnat dans les meilleures des conditions et puis j’espère reprendre la Coupe d’Europe à une autre période », a assuré le président toulousain Didier Lacroix.
« Il reste quatre week-ends, il y a largement de quoi en l’état recomposer cette compétition et la mener à son terme », a-t-il ajouté alors que les organisateurs étudient différents scénarios pour boucler une compétition suspendue après une édition 2020 déjà tronquée. Cette semaine, différentes réunions entre l’EPCR, organisateur des compétitions continentales, et les différents championnats impliqués avaient permis de renforcer le protocole sanitaire, jugé trop léger par les clubs du Top 14.
Le Tournoi menacé
Les organisateurs avaient assuré dans la semaine vouloir se calquer sur le protocole appliqué en France, où les équipes sont testées trois jours avant les matches, au lieu de six dans les deux coupes européennes.
Ces avancées ont cependant été jugées insuffisantes pour le gouvernement français face à la situation sanitaire au Royaume-Uni avec la progression du variant britannique à l’échelle européenne. Une situation jugée « préoccupante »par l’État français.
Ce nouveau variant du SARS-CoV2 a une transmissibilité accrue par rapport aux souches circulant actuellement en France, augmentant ainsi sensiblement le risque de contamination. Pour rappel, tout déplacement ou séjour au Royaume-Uni est déjà fortement déconseillé. Suite à des rencontres de Challenge Cup s’étant déroulées sur le territoire britannique fin décembre, plusieurs personnes atteintes du variant précité ont été identifiées au sein de l’Aviron bayonnais et de la Section paloise, précise le ministère des Sports.
« Les clusters apparus dans ces clubs peuvent générer des chaînes de transmission importantes », ajoute encore l’instance de tutelle. Le Tournoi, qui doit débuter le 6 février, est également dans la balance. « Une réunion spécifique sur le Tournoi des six nations se tiendra à l’initiative du ministère chargé des Sports en début de semaine » ,a d’ailleurs confié le ministère des Sports.
Et les autres ?
Le rugby n’est pas le seul sport concerné par ces nouvelles restrictions. Le ministère des Sports a également engagé un recensement de toutes les manifestations sportives programmées en France ces prochaines semaines incluant des participants du Royaume-Uni ainsi que les prévisions de déplacements de délégations sportives françaises sur le sol britannique. « Dès lundi, le ministère s’entretiendra avec les fédérations sportives et organisateurs d’événements concernés », a ajouté le ministère.