Un Monégasque lance « la chambre la plus chère »
Nouveau directeur général du ME Dubaï Hotel, Sébastien Noat a marqué les esprits d’entrée en proposant un package « 3 nuits + 1 Bugatti + 1 montre ». Prix : 2,4 millions de dollars !
En 2020, le Monégasque Sébastien Noat avait vécu la crise sanitaire depuis Hong Kong, où il travaillait au lancement d’un nouveau club house du Jockey Club. Un projet de 40 000 m2 autour des courses hippiques au budget de 450 millions d’euros, pour lequel il comptait 600 collaborateurs. Sitôt le champagne sablé, il a bondi sur une autre opportunité professionnelle, à Dubaï.
Avec sa famille, il a ainsi posé ses valises dans les Émirats à l’automne pour endosser le costume de directeur général du ME Dubaï, première adresse au Moyen-Orient de la chaîne espagnole Melia Hotels International. Un bâtiment ultramoderne, entièrement pensé par la regrettée architecte irako-britannique Zaha Hadid (Prix Pritzker 2004, Ndlr), érigé au pied de la plus grande tour du monde, la Burj Khalifa.
« Fracassant ! »
Jamais à court d’idées, le Monégasque n’a pas tardé à exprimer son audace en lançant le « prix chambre » le plus cher du monde au passage de la nouvelle année. Trois nuits pour 2,4 millions de dollars !
Oui, oui, vous avez bien lu. Soit la modique somme de 815 000 dollars la nuit ! Indécent ? Pas tant que ça si l’on considère la clientèle ciblée et surtout le package derrière cette offre.
Car au matin du départ, le client devait repartir avec une Bugatti Veyron et une montre de la marque américaine d’horlogerie et de joaillerie Jacob & Co. Bon, le package n’a pas été vendu finalement… Qu’importe, le buzz a été énorme ! « C’est un Guinness Book record ! On a eu la voiture grâce à un contact qui nous a proposé une remise. Ça a été repris aux États-Unis et le lancement a été fracassant ! La visibilité a été énorme et on en mesure déjà les répercussions sur notre clientèle européenne ou russe. »
Le virus de la fête
La suite majeure de l’hôtel, « 200 m2 de lifestyle », devrait ainsi faire l’objet de partenariats mensuels avec de grands constructeurs automobiles à l’avenir. Et la clientèle est là : « Parmi les 500 plus grands “spenders” (plus grandes fortunes) du monde, il y en a bien 400 à Dubaï », note Sébastien Noat.
Le prix moyen des chambres n’est pas aussi extravagant, il se situe entre 400 et 600 euros la nuit. Et les affaires marchent : « On est complet pendant cinq jours ». Un succès mis aussi sur le compte d’un environnement « plus relax » quant à la question de la Covid19.
Sébastien Noat, qui a lui-même contracté le virus juste avant l’ouverture de l’hôtel – sans séquelles –, est formel.
« Il faut un test PCR négatif pour accéder à Dubaï, les gens respectent la distanciation sociale et le vaccin est libre. Est-ce que les gens ont développé plus d’anticorps ? Toujours est-il que tout le monde se sent relâché. »
Pour preuve, la soirée du réveillon du jour de l’An au ME Dubai Hotel, où les convives évoluent sans masques, sur fond musical, autour d’un live painting
de l’artiste Mr. Dripping.
« C’est un marché de gens frustrés par les confinements, qui voyagent et veulent faire la fête. Les plus grands restaurants font 1 200 à 1 500 couverts par jour », poursuit le Monégasque.
En espérant que la situation ne dégénère pas dans l’optique de l’Exposition universelle (lire ci-contre).