MARSEILLE EN ALERTE
Sept cas de la nouvelle souche ont été détectés hier Une situation très inquiétante selon le maire
ÀMarseille, où 7 nouveaux cas liés au variant anglais du coronavirus, réputé plus contagieux, ont été découverts hier, en plus du premier détecté (lire notre édition d’hier) la situation virale est « inquiétante », a affirmé le maire, Benoît Payan.
« Désormais chaque minute compte pour endiguer la propagation de la souche anglaise. (...) Il nous faut réagir immédiatement, nous souhaitons que l'on sorte des schémas habituels de la crise et tout faire pour tracer, tester et isoler en urgence tous les porteurs potentiels de la souche britannique », a-t-il dit, d’un ton alarmiste, lors d'une conférence de presse.
Dans la matinée, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a réaffirmé sur Europe 1 « mettre tout en oeuvre pour empêcher la diffusion de ce variant. Je ne veux pas que nous vivions la même situation catastrophique qu'en Angleterre », qui a dû se reconfiner strictement, avec fermeture des écoles. Interrogé sur l'hypothèse d'un reconfinement, Olivier Véran a estimé que la France prend des « mesures proportionnées » face à une « croissance lente de la circulation du virus » et que des « mesures supplémentaires » seront imposées s'il y a flambée de l'épidémie. « Ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle », a-t-il précisé.
Avant le Var, demain
Le ministre n'envisage pas non plus, « à ce stade », de fermer les écoles, en prolongeant, par exemple, les vacances de février.
Pour éviter un rebond de l'épidémie, le Cher, l'Allier, la Côte-d'Or, le HautRhin
et le Bas-Rhin, ainsi que le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône ont décidé d'avancer leur couvre-feu à 18 h. Ils rejoignent ainsi quinze autres départements, essentiellement de l'Est de la France. Notre département (nos éditions d’hier) et la Drôme feront de même demain.
Les préfectures de Haute-Savoie et de l'Yonne, qui ont elles aussi des indicateurs préoccupants, ont en revanche maintenu le couvre-feu à 20 h comme dans le reste du territoire.
Le Premier ministre Jean Castex a défendu samedi des « mesures difficiles mais nécessaires face à une épidémie (qui) ne faiblit pas », et « se renforce dans certaines zones ». L'avancement du couvre-feu est contesté par des élus locaux, doutant de son efficacité sur le plan sanitaire et par craintes de retombées économiques.
À Marseille, la mairie, à gauche, et la région, à droite, avaient d'une même voix fait part de leur réticence. Le préfet des Bouches-du-Rhône a finalement justifié sa décision d'avancer àle couvre-feu, notamment par la découverte, annoncée samedi, du « probable » cluster du variant britannique. La mutation a été identifiée au sein d'une famille française de cinq personnes, résidant au Royaume-Uni et venue à Marseille pour les fêtes, après un test négatif le 31 décembre. Jusqu'où le variant circule-t-il en France ? Les autorités sanitaires devraient commencer à y voir plus clair la semaine prochaine, a promis Olivier Véran.
Une opération de dépistage massif s'est déroulée samedi à Bagneux, en banlieue parisienne, où un animateur scolaire avait été détecté positif au variant la veille. À Roubaix, dans le Nord, une vaste campagne de tests PCR et antigéniques, comme au Havre fin décembre, débute aujourd’hui, avec le variant en ligne de mire grâce à un séquençage génétique.
Une enquête nationale a en outre été lancée pour faire une « première cartographie » de ce variant, en se fondant sur tous les tests positifs de jeudi et vendredi.
« vaccinés »
Les premiers résultats devraient être connus cette semaine, ainsi que les éventuelles retombées des fêtes de fin d'année sur le nombre de cas de la Covid-19.
Les indicateurs restent à un niveau élevé, avec en moyenne 18 000 cas par jour, loin de l'objectif du gouvernement de descendre à 5 000 cas quotidiens, et une pression hospitalière qui ne baisse pas (avec environ 2 600 patients en réanimation).
Sur le front des vaccins, après de vives critiques sur la lenteur au démarrage de la campagne, le pays devrait « dépasser les 100 000 » vaccinés ce weekend, a souligné le ministre de la Santé, se disant serein face aux « fausses polémiques ».
Concernant le vaccin de l’Américain Moderna, qui vient d'être validé par les autorités sanitaires, la France recevra aujourd’hui « une livraison de 50 000 premières doses », qui seront « dispatchées » d'ici à mercredi dans les zones où le virus circule le plus, a ajouté Olivier Véran.