Vente d’animaux : un business bien trop « Net »
Les associations de protection animale s’attaquent aux sites généralistes qui favorisent le commerce en ligne des espèces vivantes, avec à nouveau en soutien le député Loïc Dombreval
Serait-il pensable de reconnaître, comme l’a fait récemment le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, le caractère « d’être sensible » de l’animal, et de l’autre côté légitimer la vente en ligne des animaux comme s’ils n’étaient que de simples biens marchands ? Un hiatus qui fait aboyer très fort les défenseurs de la cause animale. « Lorsqu’on prononce de telles paroles, il faut être cohérent ! Les annonces illégales pullulent sur les sites généralistes (lire cicontre). Sans parler des réseaux sociaux qui sont impossibles à contrôler. Voilà pourquoi nous réclamons la fin de ces pratiques qui favorisent les reproductions incontrôlées et les élevages non conformes », s’escrime à développer le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie.
« Mascarade commerciale »
En ligne de mire, outre Facebook, véritable « jungle » en la matière (lire cidessous) , le site du Bon Coin et sa « charte paravent » qui ne résout rien, de l’avis des associations. « Nous avons reçu, à deux reprises les dirigeants du Bon Coin. Nous leur avons expliqué qu’il fallait mettre en place un système d’annonces plus contraignantes. À l’arrivée, ils n’ont fait preuve d’aucune volonté d’agir contre les annonces frauduleuses publiées sur leur plateforme. Ils se retranchent derrière une charte qui n’est qu’un pan de la litanie des conditions générales d’utilisation que jamais personne ne lit...», déplore Christophe Marie, en parlant de « mascarade commerciale ». La proposition de loi « visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale », débattue à l’Assemblée nationale le 26 janvier prochain, constitue la prochaine étape de ce combat avec un amendement déposé sur le sujet.
Il est porté par Loïc Dombreval, député de la 2e circonscription des AlpesMaritimes et président LREM du groupe d’études sur la condition animale (lire en pages précédentes), auteur d’un rapport « sur le bien-être des animaux de compagnie » remis au ministère en juin
dernier. Sans effet.
Le « dissident » à broches arachnéennes, Cédric Villani, est l’un des autres membres de ce groupe qui compte bien peser dans la balance pour en finir également avec la vente de chiens et chats en animaleries.