Var-Matin (Grand Toulon)

Bonnot signe le retour du « Baron »

Écrit pendant le confinemen­t, Les vagues reviennent toujours au rivage, du Marseillai­s Xavier-Marie Bonnot, nous fait retrouver Michel de Palma dit « Le Baron », le flic de la cité phocéenne qui enquête sur le meurtre d’un ancien amour. Sortie le 21 janvi

- KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr

Un meurtre déguisé en suicide, la fuite d’une jeune réfugiée syrienne, la crise migratoire… Les vagues reviennent toujours au rivage, le dernier ouvrage de Xavier-Marie Bonnot (à paraître chez Belfond le 21 janvier), nous fait naviguer entre deux histoires qui se croisent et se répondent à travers ses protagonis­tes.

On suit l’enquête de Michel de Palma déterminé à résoudre l’assassinat de celle qui fut l’une des femmes de sa vie, comme on inscrit sa lecture dans les pas d’Amira, jeune réfugiée syrienne… On apprend tout de cette jeune fille mariée à quinze ans contre une forte somme d’argent, et résolue à fuir le terreau de l’islamisme radical. Raqqa, la guerre en Syrie, Lesbos et le camp de Moria… Ce roman noir marque l’engagement de l’auteur Xavier-Marie Bonnot à évoquer les sujets qui lui tiennent à coeur.

« Cela faisait longtemps que je voulais écrire sur la situation des migrants, des réfugiés », explique l‘auteur marseillai­s.

L’idée se fait plus prégnante encore après un séjour en Sicile. « J’y étais en vacances avec mon épouse, nous y avons assisté à une manifestat­ion en faveur des migrants. » Alors en revenant en France, il se penche sur le sujet, multiplie les recherches, remercie Internet. « J’ai commencé par écrire la vie d’Amira car quand j’ai commencé à me renseigner, à découvrir des choses, je me disais qu’il était impossible de ne pas écrire ces récits, tellement durs… » Le personnage n’existe pas littéralem­ent, cependant les faits décrits sont vrais, « j’ai juste romancé ».

Le Baron écourte sa retraite

Il aurait aimé alors, ne se consacrer qu’à ces pages d’Histoire(s) cependant, « j’ai trouvé que le roman noir se prêtait bien au sujet… » Et pour Xavier-Marie Bonnot, « le roman noir, c’est de Palma ».

On pensait ne plus revoir « Le Baron », personnage central de l’oeuvre de Xavier-Marie Bonnot. Depuis La Première empreinte en 2002, il a fait de ce flic d’origine corse installé à Marseille son double littéraire. Un policier bourru mais engagé, et féru de musique… comme l’auteur.

Depuis ce premier polar, XavierMari­e

Bonnot a toujours ponctué sa bibliograp­hie des aventures du Baron. Jusqu’en 2013 et Premier Homme.

S’il s’est également prêté à d’autres exercices littéraire­s, travaillé l’écriture comme il aurait pu écrire un film documentai­re

(L’enfant et le dictateur, coécrit avec Marion le Roy), il a donc décidé de tirer le flic de sa paisible retraite.

« Il a été mon premier héros, il le restera toujours d’ailleurs. Je voulais qu’il revienne… Même si cela est moins motivé par des processus policiers classiques. »

Rangé de la Crim’, « Le Baron » donc, se lance dans de nouveaux défis : il s’est installé sur un bateau – « qui existe vraiment d’ailleurs. Il réalise un de mes rêves d’enfance que j’assouvirai­s un jour » –, il apprend le violon. Pourtant, lorsqu’il apprend le suicide d’un ancien amour, il va mener l’enquête en parallèle de celle de la police, et tout mettre en oeuvre pour faire la lumière sur cette mort.

Les lieux, personnage­s de l’histoire

Dès lors se déclinent, au fil des pages, des lieux, des personnage­s, dont certains ont déjà vécu sous la plume de Xavier-Marie Bonnot. Particular­ité : « Tous sont de Méditerran­ée. » Corse, Algérien, Syrienne… Des personnage­s qui prennent vie sous le soleil de mare nostrum. Les lieux, les décors, sont comme autant de personnage­s clés du récit : Marseille évidemment, dont on ne se lasse pas. Palerme,

« c’est la ville qui compte tout ce qui se fait en Méditerran­ée. Le maire de cette ville dit toujours qu’il n’y a pas d’immigrés chez lui, qu’il n’y a que des Palermitai­ns. La Sicile est l’exemple même de toute ce que la Méditerran­ée a vu naître en termes de civilisati­ons », ajoute l’auteur, sans se voiler la face : «Ily a toute une mafia, extrêmemen­t dure, mais aussi une extrême droite. Qui dit migrations dit droite identitair­e ».

La mer enfin. Un réservoir de mythes sans fin.

Pour l’heure, on attend le 21 janvier pour se lancer dans le sillage du Baron. Dans son enquête pour résoudre le mystère qui entoure la mort de son ancien amour, dans sa quête pour retrouver Amira, sa route croisera celle d’Anne, flic et ancienne compagne… Tout ne se passe pas très bien « mais qui sait… Peut-être que les choses s’améliorero­nt dans le prochain volume ? », conclut Xavier-Marie Bonnot. Preuve que le

Baron n’a pas fini de mener l’enquête.

Et alors que la septième aventure de Michel de Palma s’apprête à rejoindre les librairies, l’auteur prolixe et infatigabl­e termine la rédaction d’un prochain roman. Dans un tout autre univers cette fois, loin des rives de la Méditerran­ée : celui du IIIe Reich, dans le sillage de chefs d’orchestre comme Karajan (membre du parti nazi) et Furtwängle­r, qui ont continué à diriger, et à quel prix. « C’est cette fois une réflexion sur l’art et la politique », qui répond aussi à l’autre grande passion de l’auteur, mélomane.

‘‘ Cela faisait longtemps que je voulais écrire sur la situation des migrants”

‘‘ Il a été mon premier héros, il le restera toujours”

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Les vagues reviennent toujours au rivage. Editions Belfond.  pages. 

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