Naïm, un enfant de Berthe sur Netflix avec Omar Sy
Originaire de la cité Berthe, le comédien commence à se faire remarquer dans le milieu très fermé du cinéma. Il rêve d’une carrière à la Omar Sy, avec qui il a joué pour Netflix
Ils ne sont pas nombreux à pouvoir se prévaloir d’avoir passé trois jours en prison avec Omar Sy. Naïm Touat est de ceux-là… Le temps d’une fiction bien sûr ! « J’ai tourné avec lui. C’était un petit rôle, celui de son codétenu, mais l’expérience était géniale. » C’est ainsi que le jeune Seynois se retrouve à l’affiche de la série phare du moment sur Netflix : Lupin. Le temps de cinq épisodes, le trublion révélé dans Le SAV des émissions sur Canal + joue au gentleman cambrioleur. Pour Naïm, c’est déjà presque de l’histoire ancienne. Il prépare déjà ses prochains castings (en fin de semaine) et début février, il part en Belgique sur un prochain tournage. « Je vais être dirigé par Evelyn Ariza, j’ai trop hâte ! » Le sourire vissé sur le visage, il semble vivre un rêve éveillé. Et ne cache pas son enthousiasme. Naïm est de ceux qui kiffent la vie. Qui profitent de chaque seconde et surtout qui mesurent leur chance. De retour pour quelques jours dans sa ville natale, il revient avec plaisir et surtout humilité sur son succès naissant. La grosse tête, ce n’est pas pour lui !
Un rêve de gosse
« J’ai toujours voulu faire ça. C’est comme une évidence depuis que je suis petit. » À 27 ans, il se souvient encore parfaitement des westerns qu’il regardait en cachette enfant. « Mon père, aujourd’hui disparu, était très amateur de ce style de film. Mais comme il y avait de la violence, je n’avais pas le droit de les voir avec lui… Je devais me planquer ! » Naïm est né il y a bientôt 28 ans à La Seyne. Il grandit au
Germinal, au coeur de la cité Berthe. « Un vivier de talents, assuret-il. J’étais entouré de gens comme Gaël Fickou, le joueur de rugby ou encore Chams qui est travaille dans la mode. »
La famille, sa première fan
Il essuie les bancs du collège Wallon où, de son propre aveu « il faisait un peu tout et n’importe quoi en classe pour divertir les autres. » C’est avec l’option théâtre au foyer qu’il s’épanouit. Et que la flamme grandit. Elle s’intensifie encore plus au contact de l’association Omaseyne.
Le truc de Naïm à l’époque : la scène et l’humour. Il fait pas mal de tremplins dans la région : « Mes parents ont toujours cru en moi.
Ils m’ont beaucoup encouragé. Ma mère m’emmenait un peu partout pour que je puisse faire de la scène. »
La Seyne au coeur
Même si La Seyne est sa boussole, l’apprenti comédien à la bougeotte. Son objectif : faire le cours Florent. Monter à la capitale. Mais pour financer son rêve, il fait d’abord ses armes en tant que serveur. Un peu partout. Il y a trois ans, c’était du côté de Bastia. Il en fait une web-série et se fait remarquer par Canal +. Les portes de la prestigieuse école s’ouvrent. « Après trois ans en théâtre et cinéma, j’en suis diplômé depuis octobre dernier », raconte-t-il fièrement. La vie d’artiste peut commencer. Naïm court les castings, se fait un réseau. Et trouve un agent ! « Ça m’aide vraiment à me faire connaître. » Les résultats arrivent lentement mais sûrement. « Pour l’instant, je n’ai décroché que des petits rôles mais toute expérience est bonne à prendre. Je suis hyper content de ces débuts. » S’il a préféré redescendre à La Seyne le temps du confinement pour être auprès de sa famille, Naïm vit aujourd’hui à Paris. « En mode clic-clac et coloc’ ».
Ce n’est pas tous les jours facile, le quotidien d’acteur débutant. Il doit faire des extras de serveur pour vivre. Mais il le sait, il le sent, « le rêve est à portée de main. Il suffit juste de tout faire avec passion ! »