TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR
Nos réponses aux questions que vous vous posez Les Varois dubitatifs face à cette mesure
Deux heures de moins, cela paraît si peu et pourtant c’est beaucoup, à en croire les Varois et les vacanciers, partagés entre incompréhension et résignation à l’idée d’être confinés plus tôt dès aujourd’hui. Ambiance hier soir, entre 18 heures et 20 heures dans les rues de Saint-Raphaël…
« On ne nous demande pas notre avis, on est obligé de respecter ça, sans être forcément d’accord » ,explique d’emblée Yanis, comptable, qui a terminé son travail à 17 heures, et a décidé d’en profiter pour marcher avec un copain.
« Pourquoi ici et pas à Paris ? »
« Il m’a appelé pour me proposer qu’on se promène pour se dégourdir les jambes, ajoute son ami Moussa, serveur au chômage partiel. C’est incompréhensible, pourquoi ici alors que tout le monde est collé dans le métro à Paris ? » C’est exactement la réflexion de Parisiens en vacances : « Nous sommes venus voir de la famille, dit Alain. C’est abusé que ce soit ici ». Samantha renchérit : « Je pensais qu’on serait les premiers concernés chez nous. Les bars et restaurants fermés, on ne peut que se balader au bord de mer ». Et payer quelques tours de manège au petit.
Leur hôte, Sandra, néo-raphaëloise depuis quelques semaines, indique : « On est bien content d’avoir quitté la capitale pour profiter de la région, et on se fait serrer la vis ici sans savoir trop pourquoi. Il n’y a pas une densité de population qui justifie ça ». Elle avance néanmoins une hypothèse : « Ils nous préparent au reconfinement ». Ses amis sont assez d’accord.
Un peu plus loin, Nelly regarde la vitrine d’une bijouterie : « J’avais une petite course à faire, précise-telle. Pour ceux qui travaillent, c’est ennuyeux ce couvre-feu. On va se retrouver avec tout le monde agglutiné le samedi dans les grandes surfaces ».
« Les gens en ont marre »
Sa fille est déjà concernée car elle habite Mouans-Sartoux . «On en discutait avec elle et avec des amis, on ne comprend pas cette décision. Un reconfinement par ville, surtout les grandes villes, c’est possible pourquoi pas. Mais ici ? » Et d’ajouter : « On fait déjà attention aux gestes barrière. Les gens en ont marre. Ce sera très dur pour l’économie et les commerçants ». Justement, Rahou sort du boulot et vient faire des achats avant de rentrer chez lui : « Pour moi, ça ne changera pas grand-chose, mais il faut que l’économie tourne et là, elle va se dégrader encore » pronostique-t-il, inquiet.
Quatre vacanciers traversent la place Coulet, presque vide à 19 h 30. « Est-ce que cela aura une incidence ce qu’on en pense, répond à notre question, Thierry, de Lavaur (Tarn). Le gros souci, c’est l’incompréhension. Que se passe-t-il vraiment ? On ne sait pas si l’État ne nous cache pas des choses. Pourquoi y a-t-il autant de restrictions ? ».
« Le lien social, on est en train de le casser »
« C’est pour ne pas engorger les hôpitaux, selon son épouse Martine, très inquiète. C’est très embêtant pour les petits commerçants, ça privilégie encore les grandes enseignes, où tout le monde va s’agglutiner le samedi. Et puis le lien social, familial, on est en train de le casser. Il y a beaucoup d’angoisse, les personnes âgées ne voient plus leur famille, se laissent mourir. Les jeunes sont perturbés. Il faudrait regarder les conséquences de cette décision ».
Leur couple d’amis originaires de Colmar (Haut-Rhin) est là pour une grande occasion : «Onvient fêter nos 35 ans de mariage , annonce fièrement Évelyne. J’ai commandé un plateau de fruits de mer, et puis après on jouera à la belote, on est quatre ». Elle s’interroge : « Est-ce que ce nouveau couvre-feu aura au moins un effet positif ? » «Non» , redoute son mari Joël. Seule consolation, ils se souviendront assurément de cet anniversaire-là !