La remise en état du sous-marin Perle a débuté
Mis à sec à Cherbourg, le sous-marin nucléaire d’attaque a débuté sa remise en état. Le soudage de sa partie arrière à l’avant de son sister-ship Saphir est prévu pour la fin du 1er semestre
Depuis son départ de Toulon « sur le dos » du navire Rolldock Storm, le 10 décembre dernier, on avait un peu perdu de vue le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Perle, très sérieusement endommagé dans un incendie, le 12 juin 2020, alors qu’il se trouvait en cale sèche dans la base navale varoise.
Déclarée « réparable » par la ministre des Armées Florence Parly – un chantier à quelque 120 millions d’euros ! – la Perle a regagné le port de Cherbourg le 18 décembre où les équipes de Naval Group l’ont prise en charge et mise à sec le 7 janvier (nos éditions précédentes).
La réparation va donc pouvoir débuter très prochainement. Elle a même commencé au mois de novembre dernier si on prend en compte le démontage des différents appareils – 4 000 au total – restés à poste dans la partie avant du SNA Saphir qui doit être utilisée pour remplacer celle de la Perle.
« Un chantier innovant mais maîtrisé »
Détaillé par Franck Ferrer, le directeur des programmes de services chez l’industriel Naval Group, le calendrier de la réparation de la Perle va se dérouler comme suit : les travaux de préparation à la découpe des deux sous-marins se font en parallèle.
Le découpage des deux coques épaisses aura lieu à la fin du premier trimestre. Des quatre tronçons ainsi obtenus, l’arrière de la Perle sera associé à l’avant du Saphir. Le soudage de ces deux moitiés choisies pour redonner vie à la Perle aura lieu à la fin du 2e trimestre de cette année. Une fois les deux parties soudées, quelque 120 câbles électriques et 80 collecteurs devront être raboutés. Qualifiée de « chantier innovant, excitant et maîtrisé », cette réparation, à laquelle vont participer trois cents personnes durant un semestre, nécessitera « 100 000 heures d’études en ingénierie et 250 000 heures de travail », précise Frank Ferrer. Ce dernier assure que le succès de l’opération est garanti. Pas de risques donc que la moitié avant du Saphir ne s’accorde pas à l’arrière de la Perle .« Tout a été vérifié lors des expertises réalisées à Toulon. Quant au processus, il est certes inédit pour une réparation, mais c’est une opération industrielle que nous maîtrisons parfaitement : les sous-marins Scorpène vendus à la Malaisie ont été construits en soudant entre elles deux parties ».
Pas d’impact sur le programme Barracuda
Ce chantier quelque peu hors normes ne devrait pas non plus avoir d’impact sur la construction des submersibles du programme Barracuda. « Les opérations de découpage et de soudage de la coque épaisse réalisées par Cherbourg ne prennent que quelques jours, pas des mois. Pour le reste, le démontage des matériels et les travaux intérieurs, ce sont les ressources de
Toulon (une centaine de personnels sont présents à Cherbourg) qui s’en occupent ».
Une fois revenu à Toulon en fin d’année, à bord d’un navire comparable au Rolldock Storm , le SNA Perle reprendra son indisponibilité périodique pour entretien et réparation (Iper). Un grand carénage qui nécessite généralement 1 million d’heures et 18 mois de travail. Toujours selon Franck Ferrer, cette Iper devrait durer toute l’année 2022. Après des essais à la mer, la Perle devrait être à nouveau opérationnelle dans le courant du 1er trimestre 2023.