Var-Matin (Grand Toulon)

Arnaud Latil : « En politique, il faut du courage et j’en ai »

Déjouant les pronostics, Arnaud Latil est devenu maire il y a six mois. Cet infirmier de 46 ans évoque l’actualité avec une difficulté : une marge de manoeuvre financière réduite à l’échelle de la commune

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Revenons sur votre candidatur­e. Qu’estce qui vous a motivé à vous présenter à la mairie ? Arnaud Latil : Je dois tout à cette ville. J’ai vécu dans des logements sociaux et Carqueiran­ne m’a permis de m’élever en tant que personne et au niveau social. J’ai toujours voulu préserver cette commune, d’abord comme infirmier libéral (depuis  ans) après avoir travaillé en pédiatrie. J’ai joué au foot et au rugby, j’ai toujours été très actif dans ma ville. Aider les gens, c’est le sens de mon engagement. Je travaillai­s mon projet depuis .

Comment constituer une liste de  personnes sans expérience politique ?

Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir construit cette liste sans parti ni soutien politique. C’est un travail de fond, je suis allé voir les gens avec qui je voulais m’engager en leur présentant un projet construit sur ces bases : l’amour de Carqueiran­ne et aucun intérêt personnel ni financier à attendre. Je n’ai pas eu beaucoup à convaincre, je pense qu’on aurait pu monter deux listes. Sans directeur de campagne, j’ai eu un budget de 

Comment expliquez-vous que les Carqueiran­nais vous aient élus ?

Il faudrait leur poser la question... Je pense qu’on a été élu sur les valeurs, l’honnêteté, l’équité et la transparen­ce. Il y avait sans doute la volonté de tourner une page avec une liste sortante qui était à bout de souffle et une liste d’opposition dont les Carqueiran­nais ne voulaient pas. J’ai tracé ma ligne avec l’objectif de tout donner et de ne surtout rien regretter.

Après six mois de mandat, toujours pas de regrets ? Non, pas de regrets, il n’y a que la volonté d’avancer. Plus c’est difficile, plus je m’y retrouve. Plus l’objectif est dur à atteindre, mieux je me sens. C’est un challenge, il y a une réelle attente et je ne veux pas décevoir. Je fais des journées très longues qui m’ont fait quitter mon activité profession­nelle. J’ai un retard à combler puisque je n’ai aucune expérience politique. Mais j’apprends énormément et très vite.

Dès votre arrivée, vous avez été confronté à une forte dette de  M€, confirmée par un audit. Cette dette contrarie-t-elle vos projets ? Absolument. Pour l’instant, je fais en sorte que la commune retrouve un peu d’oxygène financier. Avec la crise, nous avons moins de rentrées en produits et services (activités seniors, crèche, etc.), moins de droits de mutation et plus de dépenses comme l’achat de masques pédiatriqu­es, la restructur­ation du périscolai­re en laissant les enfants dans leurs écoles. Nous avons beaucoup d’arrêts maladie dus au Covid. Je fais attention à tout, aux charges de gestion courante. Il est certain que nous allons moins aider les associatio­ns en . Nous faisons attention aux charges de personnel avec l’arrêt de tous les contractue­ls. Je n’avais pas de projet sur le début de mandat car je savais qu’il fallait tout reprendre du sol au plafond. C’est bien beau d’aller demander de l’aide au Départemen­t et à la Métropole, mais il faut d’abord faire le job en interne.

Quelles mesures avez-vous prises concernant le personnel municipal ? Depuis le er janvier, nous sommes revenus de sept à cinq semaines de congés payés. J’ai diminué le régime indemnitai­re d’une dizaine d’agents, des cadres A, B et C, qui était anormaleme­nt élevé. J’ai arrêté le paiement des heures supplément­aires qui étaient institutio­nnalisées pour un coût de  € par an. La règle est de les prendre en jours de récupérati­on. Entre dix et quinze contractue­ls dont on n’avait pas la nécessité absolue ont été arrêtés. Enfin, les départs en

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(Photo Laurent Martinat) Arnaud Latil.

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