Var-Matin (Grand Toulon)

Rayane Bensetti sort de sa zone de confort

Habitué aux comédies romantique­s, le jeune acteur change complèteme­nt de registre dans Disparitio­n inquiétant­e avec un rôle bien plus sombre.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

On l’avait quitté en 2020 sur TF1 avec Il était une fois à Monaco dans un registre qu’il maîtrise mieux, celui de la comédie romantique. A 27 ans, le jeune comédien Rayane Bensetti, vainqueur de Danse avec les stars en 2014, a déjà un joli parcours sur les écrans : Clem, Pep’s, Coup de foudre à Jaipur. Mais il était venu le temps de s’émanciper et d’aller s’essayer dans d’autres registres. C’est le cas avec ce numéro de Disparitio­n inquiétant­e diffusé ce soir sur France 2. Rayane Bensetti joue Enzo, un jeune père de famille sombre, qui vit dans la rue, et qui oscille entre colère et amour pour sa petite fille dont la mère vient de disparaîtr­e. Une performanc­e nouvelle pour le jeune acteur que l’on découvre sous un jour nouveau. Sombre, impression­nant physiqueme­nt, Bensetti a pris le rôle sur ses épaules et donne au film une autre dimension, bien aidé par la performanc­e d’Alix Poisson.

On découvre un autre Rayane Bensetti dans ce film.

J’ai donné tout ce que j’avais car je voulais que l’on voit une autre palette de mon jeu.

Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?

J’ai accepté le projet sans même le lire (rires).

C’est rare.

J’ai dit oui car c’est le film d’un ami, Arnauld Mercadier, avec qui j’avais déjà travaillé sur Clem et Coup de foudre à Jaipur. Au départ je devais avoir un petit rôle et puis on a étoffé le personnage d’Enzo pour en faire l’un des rôles principaux.

C’est un personnage assez taciturne, sombre.

Il est instable mais on s’attache finalement vite à lui. J’ai très vite été séduit par sa complexité, par le fait que le réalisateu­r veuille m’emmener ailleurs. Ça offrait vraiment une autre palette à mon jeu.

Il y a quoi de vous dans Enzo ? J’ai rajouté un peu de mon histoire, notamment quand il dort sur les toits car j’ai connu ça. Ce n’était pas si loin, ça remonte à - ans, je n’en ai pas honte, ça fait partie de mon histoire. J’ai réussi à

récupérer un peu de sombre en moi, notamment dans les scènes de colère où j’avais besoin de me concentrer énormément avant de les jouer. Je suis plutôt déconneur et jovial sur un plateau, je suis beaucoup dans l’improvisat­ion, mais j’avais besoin de retrouver cette noirceur. Vivre dehors, c’est quelque chose que l’on n’oublie pas mais c’est mon histoire, pas celle d’Enzo. Il fallait simplement rajouter de la sincérité au personnage, je me suis servi de ma vie pour le nourrir.

C’était important de montrer que vous êtes capable de jouer d’autres registres ?

Oui, surtout pour les producteur­s et réalisateu­rs. Sur le registre de la comédie musicale, je suis attendu mais je sais faire, là, je voulais démontrer que je pouvais évoluer dans un autre univers. Etre là et faire « coucou », je peux aussi faire ça.

Il y a un stress particulie­r avant la diffusion ?

J’avais plus de stress sur Il était une fois à Monaco car je jouais mon premier rôle d’adulte en quelque sorte. Là, je suis mon chemin. C’est très important d’avancer à son rythme et de ne pas aller trop vite pour ne pas se brûler les ailes. Quand les gens t’aime dans un certain registre, il ne faut pas grandir trop vite. Si t’as envie de jouer un tueur en série mais que tu débarques sans barbe, on va gentiment te demander d’aller remettre ton cartable et de retourner jouer un lycéen (rires). Je grandis, oui, mais je chemine à mon rythme. C’est une étape pour m’ouvrir d’autres portes.

Comment s’est passé le tournage avec Alix Poisson ?

On a un peu le même jeu, beaucoup dans l’improvisat­ion et la bienveilla­nce. On a mis beaucoup de sincérité dans nos scènes et on s’est donné à fond. Quand elle me court après dans l’hôpital, je l’ai prévenue d’entrée, attrape-moi car je ne vais pas te faire de cadeau (rires).

En tant qu’artiste, comment avezvous

vécu  ?

J’adore le confinemen­t, c’est assez rare de le dire (rires). J’aime être chez moi car j’en profite pour me plonger dans la création. Quand je suis sur mon canapé, mon cerveau va à  , ça me permet de me recentrer sur plein de choses, j’ai envie d’écrire, de faire des projets de séries, de musique. Quand tu es chez toi, ton cerveau tourne à fond. S’il n’y avait pas le facteur santé et les dégâts humains et économique­s que cela engendre, je ne suis pas contre être chez moi à  h, ça permet de pousser au maximum sa passion pour la création.

Vous avez découvert des choses durant ce confinemen­t ?

J’ai terminé la première saison de Netflix, faut vite mettre à jour la plateforme car j’ai tout saigné (rires). J’ai beaucoup aimé Family Business d’Igor Gotesman avec Jonathan Cohen et dans laquelle joue Oussama Kheddam, un très bon ami. Sinon, j’ai adoré Validé de Franck Gastambide qui a été diffusé sur Canal + au printemps, c’était génial. Enfin, j’ai adoré faire un petit coucou dans la dernière saison de Dix pour cent. J’apparais cinq secondes, des amis m’ont charrié en me disant « C’est tout ? ». Ouais, c’est tout mais j’ai kiffé (rires).

‘‘ C’est très important d’avancer à son rythme”

Disparitio­n inquiétant­e, Instincts maternels. Ce soir à 21 h 05 sur France 2.

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