Directeur de maison de retraite : vacciner pour éviter les clusters
Le variant anglais du Coronavirus circule-t-il déjà dans les Ehpad du département ? Rien ne permet de le savoir aujourd’hui, alors que la vaccination des résidents de maisons de retraite ne fait que commencer. Et n’est pas encore significative. À la date d’hier, seulement une personne vaccinée sur cinq en Paca était un résident d’Ehpad (1).
« Et nous ? Quand estce qu’on est vaccinés ? »
Plus que jamais, le vaccin semble être la meilleure parade à l’épidémie. « Maintenant, la vaccination est davantage attendue, observe Francis Covato, directeur de deux Ehpad toulonnais du secteur privé associatif. Des résidents me demandent : “Et nous, quand est-ce qu’on se fait vacciner ?” en regardant la télé. » La vaccination est programmée les 27, 28 et 29 janvier, « avec une équipe de trois infirmières, un médecin coordinateur et une surveillance médicale jour et nuit sur 24 heures », détaillet-il. Une première journée de vaccination avait été programmée dans la semaine, mais a été annulée. Cela a procuré de la déception chez les volontaires. Selon nos informations, les vaccins attendus n’ont pas pu être commandés par l’officine, faute d’un dispositif national d’acheminement ouvert à tous.
Pour Danny Forster, directeur adjoint dans un établissement varois, c’est même un sentiment d’urgence qui prévaut. « Nous devons vacciner les personnes âgées au plus vite, pour éviter la formation de nouveaux clusters, plaide-t-il. Chaque cluster repousse la vaccination de deux semaines, pour l’établissement qui y est confronté. » C’est le délai entre une fin de Covid et un vaccin.
Il constate aussi avec satisfaction que « les résidents sont de moins en moins réticents à se faire vacciner Et souhaite « un cordon sanitaire autour de la personne âgée, notamment en ouvrant la vaccination à tous ceux qui sont en contact, quel que soit leur âge ».
Dans un Ehpad de l’aire toulonnaise, une salariée vient d’attendre trois jours avant d’obtenir, hier, le résultat de son test PCR… qui s’est révélé positif. « Dans l’aile [du bâtiment] où elle travaille, il y a cinq cas parmi les résidents, regrette une collègue. C’est désolant pour nos aînés .»
« Ne pas avoir un train de retard »
La présence du variant anglais dans le Var ne change pas (encore ?) la donne. Un responsable d’Éhpad reconnaît ne pas être au courant que le virus plus contagieux a déjà été diagnostiqué. Un autre préconise « le séquençage de tous les tests, pour ne pas avoir un train de retard sur un virus, qui peut circuler aussi bien en dehors des familles ». À ce jour, le séquençage est loin d’être fréquent. On ignore s’il a déjà été pratiqué sur des tests PCR réalisés en maisons de retraite.
1. Les autres sont des professionnels de santé de plus de 50 ans.