Var-Matin (Grand Toulon)

Le mimosa, « une vraie plante méditerran­éenne »

Greffés, les acacias s’adaptent aux sols calcaires, ne sont plus invasifs et fleurissen­t toute l’année en panachant les variétés. Le pépiniéris­te Julien Cavatore, à la tête de la plus grosse collection nationale, à Bormes-les-Mimosas, livre quelques conse

- Nathalie BRUN nbrun@matin.fr

C’est évidemment à Bormesles-Mimosas que nous nous retrouvons pour parler du mimosa, avec le pépiniéris­te Julien Cavatore, collection­neur, producteur et éminent spécialist­e en la matière. La collection familiale commencée par son père Gérard – qu’il a repris et enrichie depuis 2012 – s’est vue décerner le titre de Collection nationale du Conservato­ire français des collection­s végétales spécialisé­es (C.C.V.S.), avec quelque deux cent cinquante espèces et variétés d’acacias. À cultiver en pot sur le balcon ou en pleine terre, ils sont vendus localement, mais aussi en ligne dans toute la France et en Europe. L’exploitati­on « historique » a déménagé à cinq kilomètres du village, dans le quartier de Manjastre où le vaste jardin d’exposition de mille mètres carrés met en scène cette exceptionn­elle collection, ainsi que des plantes méditerran­éennes adaptées à la région.

Et Julien Cavatore n’en démord pas : « Le mimosa est une vraie plante méditerran­éenne, bien que venue d’Australie ! Mise en terre en janvier et bien arrosée de juin à septembre les deux premiers étés, ensuite elle pousse toute seule. Et partout, jusque sur le pourtour des routes dans le massif des Maures, l’Esterel ou le Tanneron. »

Une invasivité qui fait sa mauvaise réputation et qui est due, en fait, à l’acidité des sols dans ces secteurs géographiq­ues, contrairem­ent aux terrains calcaires où les mimosas se font beaucoup plus discrets et restent dans les limites des parcs et des jardins.

Spécialist­e des greffes

Les Pépinières Cavatore se sont spécialisé­es dans les greffes qui offrent un triple avantage : « Elles permettent d’adapter les mimosas à tous les types de sols. Ils deviennent non invasifs et ne se propagent plus par les racines : ils sont cultivés comme des arbres et on peut les planter sans problème à soixante centimètre­s d’un mur, sans dommage pour les fondations. Enfin, ils fleurissen­t dès la première année, ce qui n’est pas le cas des sujets non greffés », explique le spécialist­e borméen.

Oubliez aussi cette vieille idée reçue qui consiste à croire que le mimosa ne fleurit que de décembre à mars. « À travers la collection et toutes ces variétés, on peut avoir des sujets fleuris tout au long de l’année. »

Ne reste que l’embarras du choix, au gré des plants aux étourdissa­ntes couleurs et senteurs. Pour le plaisir des yeux et pour sortir de l’ordinaire, on peut opter pour l’original Acacia podaliirif­olia et son superbe feuillage qui rappelle l’Eucalyptus. « Il fleurit de novembre à janvier, avec de gros glomérules jaune vif, très parfumés. » Ou encore pour l’Acacia baileyana purpurina et son feuillage gris argenté dont les jeunes pousses en croissance se teintent de violet. Sa floraison jaune vif explose de janvier à février. Enfin, on peut se laisser tenter même en l’absence de jardin : le mimosa supporte bien la culture en pot sur les terrasses, en suivant quelques règles de base, et surtout sans jamais oublier l’arrosage. Plants de 27,50 euros à 249 euros pour les grandes tailles. De nombreux conseils de culture sont à retrouver sur le site de la pépinière.

Pépinières Cavatore. 22, chemin des Orchidées, à Bormes-les-Mimosas. Rens. 04.94.00.40.23. contact@mimosa-cavatore.fr mimosa-cavatore.fr

‘‘ On peut avoir des sujets fleuris tout au long de l’année”

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