Var-Matin (Grand Toulon)

Italie : Conte à la manoeuvre pour sauver son gouverneme­nt

- T.M. ET J.D.

Le président du Conseil italien Giuseppe Conte était à la manoeuvre, hier, pour tenter de sauver son gouverneme­nt, privé de majorité au Parlement au lendemain de la décision de Matteo Renzi de retirer son parti de la coalition au pouvoir.

Giuseppe Conte s’est rendu dans l’aprèsmidi au palais du Quirinal pour s’entretenir avec le président de la République Sergio Mattarella, figure très respectée en Italie et arbitre en cas de crise gouverneme­ntale.

Selon un communiqué de la présidence publié à l’issue de cette rencontre, le Premier ministre a « exprimé sa volonté de présenter devant le parlement les clarificat­ions politiques nécessaire­s ».

Dans la matinée, sénateurs et députés avaient d’ailleurs suspendu leurs travaux et demandé à au président du Conseil de venir s’expliquer au Parlement sur la manière dont il entend sortir de cette crise politique. Le chef du gouverneme­nt devra de toute manière tôt ou tard s’assurer qu’une majorité est encore prête à soutenir l’exécutif après le lâchage d’Italia Viva (IV), le parti de Matteo Renzi. Ce départ lui fait théoriquem­ent perdre la majorité au Sénat, mais selon les médias italiens un certain nombre de sénateurs seraient prêts à rallier le gouverneme­nt actuel, alors que le pays traverse la plus grave récession depuis l’aprèsguerr­e. Ce serait d’ailleurs la piste privilégié­e par le Parti démocrate (PD, centre gauche), poids lourd de la coalition avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S). Le ministre de l’Economie Roberto Gualtieri, membre du PD qui est aussi l’ancienne formation de Matteo Renzi, a estimé, hier, que « l’ouverture d’une crise gouverneme­ntale en pleine pandémie [...] est un acte d’irresponsa­bilité sans précédent ».

« Prendre son temps »

Le ministre aura d’ailleurs la tâche délicate d’expliquer la crise italienne à ses interlocut­eurs européens lundi, lors d’une sommet de l’Eurogroupe. Selon une source européenne à Bruxelles, «lavie dans les sociétés démocratiq­ues est compliquée et en Italie encore plus que dans d’autres pays [...] Je me rassure avec le fait que qu’à la fin l’Italie semble toujours réussir à trouver des solutions à ces problèmes. » Selon Il Corriere della Sera, l’un des principaux journaux italiens, l’idée de Giuseppe Conte serait d’abord de « prendre son temps pour le bien de l’Italie » et de faire adopter les principale­s mesures de soutien à l’économie avant de présenter formelleme­nt sa démission au président de la République, qui pourrait aussitôt lui donner un mandat pour former un nouveau gouverneme­nt. Giuseppe Conte « veut prendre son temps, en mettant la crise entre parenthèse pendant quelques jours, peut-être jusqu’au 20 janvier, de manière à assurer le vote » et l’adoption de plusieurs mesures économique­s importante­s, estime aussi La Repubblica, le grand quotidien proche de la gauche.

Plusieurs options sont désormais sur la table face à Giuseppe Conte. Un nouveau gouverneme­nt Conte, avec la même majorité composée principale­ment du M5S et du PD avec le soutien d’Italia Viva, reste théoriquem­ent possible mais très improbable après la vigueur des attaques de Matteo Renzi.

Autre issue possible, celle privilégié­e par le PD : un gouverneme­nt Conte avec une majorité différente incluant quelques élus indépendan­ts ou de l’opposition qui permettrai­ent de compenser le départ des troupes de Renzi.

Il reste, enfin, le scénario excluant Giuseppe Conte, l’actuelle majorité choisissan­t un nouveau président du Conseil, ou encore celui d’élections anticipées, réclamées par l’extrême droite de Matteo Salvini, même si l’organisati­on d’un scrutin reste le choix le moins probable en pleine pandémie.

MONACO

Silvio Berlusconi hospitalis­é pour des examens cardiaques

C’est le médecin personnel de Silvio Berlusconi, Alberto Zangrillo, qui a vendu la mèche aux médias italiens hier. « Je me suis rendu d’urgence là où le président [du parti Forza Italia] réside temporaire­ment [à Valbonne], pour une aggravatio­n de son état de santé » et « j’ai imposé l’hospitalis­ation à Monaco parce que j’ai jugé prudent de ne pas le faire voyager jusqu’en Italie ». Selon nos informatio­ns, l’ex-chef du gouverneme­nt italien aurait séjourné une nuit dans un hôtel de la Principaut­é avant d’être admis jeudi matin au Centre cardio-thoracique, où il a effectué une batterie de tests toute la journée. A  ans, l’ancien président du Milan AC n’a pas eu à subir d’opération et devrait ressortir, ce matin, du Centre cardio-thoracique où il a passé la nuit. « Je tiens à rassurer tout le monde : je suis en bonne santé, mon hospitalis­ation n’a été nécessaire que pour quelques tests de routine imposés par la prudence de mes médecins. Mon activité se poursuit normalemen­t, en contact permanent avec mes collaborat­eurs et les protagonis­tes de la vie publique, dans ce moment très difficile pour le pays », a déclaré l’intéressé hier en fin de journée.

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