Les associations fauchées face à la crise de la Covid
Beaucoup de licenciés ont déserté les clubs et les associations sportifs varois face à la menace de l’épidémie de la Covid-19. État des lieux
Des dizaines de portes fermées. Des sites web à l’arrêt. Des coups de fil sans réponse. Ici comme ailleurs, le sport amateur, quasiment à l’arrêt depuis le début de crise de la Covid-19, est à genoux. « La plupart des structures sont dans la nasse », frémit de lucidité Lucienne Roques, au sommet du Comité olympique et sportif varois (CDOS 83).
Le rebond de l’épidémie et le durcissement des règles sanitaires font vaciller un tissu associatif bouleversé depuis le premier confinement. L’inquiétude est réelle : privés de toutes compétitions, les sportifs du week-end boudent leurs propres associations. Le nombre de pratiquants poursuit sa chute vertigineuse depuis le mois de septembre, de l’ordre de 20 à 30 % selon le ministère des Sports (lire ci-dessous).
Pour l’heure, seuls les mineurs peuvent s’entraîner en plein air depuis le 28 novembre, et en intérieur depuis le 15 décembre, selon des protocoles sanitaires travaillés avec le ministère des Sports et les acteurs locaux préconisant des « entraînements sans contacts ». Pour les majeurs, il faudra attendre une troisième étape qui pourrait intervenir mercredi 20 janvier, date d’une nouvelle prise de parole gouvernementale. Les salles de sport pourraient rouvrir à cette date, et le sport amateur pour les majeurs faire également son retour. Un agenda toutefois « difficile à tenir », prévenait ce lundi le cabinet du ministère, au vu des récents indicateurs épidémiques.
Tenir les budgets
En attendant, les défis du sport amateur sont nombreux, à commencer par tenir les budgets. En effet, clubs et associations vivent sous le spectre du dépôt de bilan (1). Leurs économies sont soumises à rude épreuve, malgré la promotion des dispositifs de soutien et les actions du mouvement sportif. En clair : les recettes sont réduites à peau de chagrin dès le début de ce nouvel exercice comptable 2021, et le recul des subventions publiques – dont la tendance est à la baisse depuis plusieurs années – se poursuit. « Cela oblige les clubs à épuiser leur trésorerie en réserve et mettre en péril le bon déroulement de leurs projets », commente la présidente du CDOS 83.
Mais le développement de la communication numérique, l’évolution de la billetterie, l’organisation de nouveaux événements et l’essor du partenariat sont aussi des facteurs de reprise.
1. En France, 10 % des associations sont menacées de dépôt de bilan (enquête conduite par Recherches et Solidarités).