Porsche Panamera : l’alter auto
Dans sa livrée break Sport Turismo et grâce à sa motorisation plug-in plus puissance (560 ch), la S E-Hybrid s’adapte à toutes les situations et se passe de malus, sans renier son pedigree sportif
Quoi de neuf ?
Cette Panamera sait décidément tout faire ! Elle pourra, moyennant solide finance — vous accompagner à la montagne, en famille ou en solo, piano ou fortissimo. Petite mise en garde, en revanche. Disons-le tout de go, l’addiction vous attend au tournant. Voilà une auto, quel que soit l’usage, qui aura tôt fait de devenir votre fidèle alter ego ! Depuis son lancement, en 2009, cette grande berline taille avec insolence la route de sa success story. Elle a déjà fait le bonheur de 260 000 clients. En 2017, nous étions tombés sous son charme de sa 2e génération après l’essai de la version Sport Turismo Turbo… Et l’avions, dans ces mêmes colonnes, qualifié de break (avion) de chasse ultime ! Alors, après quatre années au service de la passion, quoi de neuf dans cette Porsche “big size” ? Esthétiquement, parlons plutôt de délicat coup de plumeau ; l’essentiel consistant à adopter un bandeau arrière lumineux hérité de la 911, ainsi que des boucliers avant redessinés. C’est sous sa robe délicate que la mue s’opère. Avec une petite révolution électrique. Car à côté des quatre motorisations thermiques au catalogue (dont le fameux V8 biturbo de 630 ch et la GTS de 480 ch), les hybrides rechargeables prennent méchamment du galon. Avec une gamme de trois modèles qui devraient constituer la majorité des ventes : la 4E-Hybrid (462 ch), la Turbo S E-Hybrid (700ch !) et ce nouveau dérivé 4S E-Hybrid (ici à l’essai) habilement intercalé positionné à 560 chevaux.
À bord
Dans cette nouvelle mouture, les connaisseurs auront
immédiatement reconnu le volant scrupuleusement identique à celui d’une 911. Un emprunt malin, un joli clin d’oeil qui profite à l’ancrage de la marque. Comme nous l’avions signalé en 2017, l’espace à bord est généreux (surtout en largeur). Le confort suprême. L’option « sièges sports adaptatif » (3 288€) offre un réglage au millimètre rarement égalé chez les concurrents. Quelle que soit sa morphologie, on se sent littéralement enveloppé, des cuisses jusqu’aux épaules. L’accès aux places arrière impose une petite séance d’étirement. Faisons l’impasse sur la ribambelle de fonctionnalités disponibles via l’écran multimédia, revu et corrigé. L’Apple Car Play passe au sans-fil. De même que le chargeur de mobile à induction, judicieusement calé sur la tranche dans le vaste compartiment caché sous l’accoudoir central. Ainsi, plus question de se laisser distraire par une notification, Toute l’attention reste focalisée sur route !
Si le hayon est électrique et le seuil de chargement idéal, le volume de coffre déçoit, en revanche. Surtout au regard du gabarit de l’engin... 418 litres, c’est 100 de moins que la version thermique... et même 40 de moins qu’un “petit” Mercedes AMG CLA 45s Shooting Brake ! C’est qu’il faut bien trouver un logement pour les modules de batteries.
Au volant
Avant d’évoquer l’inimitable toucher de volant propre à Porsche et impeccablement distillé dans cette Panamera, citons d’abord en exemple son impressionnant rayon de braquage. En dépit de ses plus de 5 mètres de long, ce break de chasse fait demitour dans un mouchoir de poche. Au point de tenir la dragée haute à la Twingo. Un quasi-miracle dû au roues arrière directrices. On gagne en finesse du maintien de cap à (très) haute vitesse, on tourne presque sur soi-même au pas. Une option facturée 2 100 € qui se justifie amplement. Autre avantage fort appréciable sur cette 4S E-Hybride : la possibilité de rouler en full électrique sur presque 50 km (+ 10 km par rapport aux anciennes générations). Et jusqu’à 140 km/h. Ensuite, le thermique prend le relais en toute discrétion. Techniquement, le V6 biturbo est couplé à un autre moteur, électrique celui-là, non pas rejeté aux roues arrière, mais carrément intégré dans la boîte de vitesses à 8 rapports. Le tout travaille en parfaite synergie, à peine perceptible pour le conducteur. Sauf quand on décide de mettre franchement les watts. Là, le couple phénoménal vous rappelle les lois de l’apesanteur. “LE” système de freinage Porsche prend alors tout son sens pour stopper les plus de 2,2 tonnes de la bête... On regrette que l’échappement, même le mode « Sport + » enclenché, ne participe à cette sensation indescriptible de passage à la vitesse lumière… L’auto avale l’asphalte, même revêche, sans sourciller, grâce à son amortissement pneumatique piloté.
Côté finances
Options comprises, notre modèle d’essai flirte avec les 160 000 €. Une somme, certes. Mais pas si délirante que cela, si on la rapporte à la version thermique Turbo S forte de 630 chevaux, laquelle avoisine les 190 000 €... hors malus qui, rappelonsle sur cette dernière culmine à 30 000€. Exonérées de cette taxe, tout comme de la TVS et profitant d’une carte grise light, les ventes de Porsche hybrides cartonnent. Limpide, non ? Plus propres, plus accessibles et silencieuses en ville, elles vous demanderont en retour seulement cinq petites heures de charge sur une prise domestique.