« Une voiture avec un énorme capital sympathie »
Renault a-t-il eu une bonne idée en relançant une R pour marquer une nouvelle stratégie et amorcer un virage technologique ?
Sans aucun doute. La démarche est comparable à celle de Fiat avec la en : faire revivre un modèle à succès cinquante ans après, en jouant sur le mélange entre passé et modernité.
La Renault est-elle si emblématique que cela pour les Français ?
Elle jouit d’un énorme capital sympathie. Lors de sa sortie, la R était novatrice, par sa ligne, ses couleurs pimpantes et son intérieur en skaï orange. C’était la première voiture avec des boucliers en plastique en guise de pare-chocs.
À sa sortie, Renault a aussi innové en termes de communication en donnant à la R un visage humain. Dans les publicités, la R avait des pupilles dans les phares.
Une voiture sympa et pas chère ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la R n’était pas spécialement bon marché. Renault a en quelque sorte inventé le concept de petite voiture premium, à l’image de la Mini aujourd’hui.
Dans un couple qui avait réussi, la femme se devait d’avoir une R ! Le fait de la décliner en séries spéciales et en versions haut de gamme, Turbo et Alpine notamment, en a fait une voiture branchée, elle s’est quand même vendue à plus de , millions d’exemplaires.
Le futur modèle ressemble-t-il tant que ça à la Renault ?
Pas vraiment. La silhouette, un peu, ainsi que les feux arrière qui sont d’ailleurs davantage ceux de la Supercinq que ceux de la première R de !
Le néo-rétro, ça marche encore ?
Oui. Notre société a tellement peur de l’avenir qu’elle se réfugie dans le passé.