Var-Matin (Grand Toulon)

Les salons de coiffure ont du mal à récupérer la clientèle du soir

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« Pour compenser la fermeture à 17 h 45, au lieu de 18 h 30, je commence à 8 h 30, explique Xavier Barthe, coiffeur (James Coiffure) à Fréjus, et je reste ouvert entre midi et deux ». Le problème, c’est que cela ne convient pas forcément aux besoins de la clientèle du soir. « J’avais pas mal de clients qui finissent de travailler à 17 heures, 17 h 30, des maçons, ce sont des gens qui travaillen­t tôt le matin. Le temps d’arriver chez moi… Il m’arrivait de terminer après 19 heures ».

Depuis le couvre-feu, il déclare perdre entre un et trois clients après 18 heures. « De toute façon, avec la crise le chiffre d’affaires baisse. On ne voit plus personne, les boutiques ferment, dans ma rue, l’autre coiffeur ferme à 16 heures ».

À Draguignan, Malou Bousquet (Tempo Pazzo) propose à ses clients qui venaient le soir, souvent après le travail, le créneau de la pause méridienne. Son salon est ouvert de 9 heures à 17 h 30 non-stop, mais « on ne fait plus de couleur à partir de 16 heures et on prend le dernier client à 17 heures. Mes salariés terminent à 17 h 30 pour rentrer chez eux. Je n’ai mis personne au chômage partiel parce que j’en ai besoin d’eux en journée ».

Pour l’instant, elle n’envisage pas d’ouvrir le dimanche «ona aboli l’esclavage depuis longtemps » dit-elle, mais en revanche, elle ne s’interdit pas « d’ouvrir le lundi après-midi, ou le lundi en entier si on nous oblige à fermer le samedi ». La coiffeuse a fait ses comptes : « Avec les règles sanitaires depuis le 11 mai, on ne peut pas recevoir plus de six personnes en même temps. Depuis le couvre-feu je fais au moins 200 euros de chiffre d’affaires de perte par jour. Tout ça, mis bout à bout, je perds 4 000 euros par mois. En janvier, je travaille pour la gloire alors que l’an dernier il était bon ! ».

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(Photo Clément Tiberghien) Malou Bousquet (à g.) n’a pas mis son équipe au chômage partiel.

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