Var-Matin (Grand Toulon)

Les esthéticie­nnes se réorganise­nt pour les soins de beauté de longue durée

- V. G.

Les instituts de beauté sont de petites structures pour la plupart. L’organisati­on est d’autant plus compliquée à revoir pour s’adapter au couvre-feu. « J’ai perdu deux heures de travail le soir. Ce sont souvent les prestation­s d’une heure, comme les massages, les soins du visage, les modelages. Même les clientes de 17 heures annulent leur rendez-vous, explique Stéphanie Bertrand de l’institut spa l’Excellence à Fréjus. J’essaie d’arriver plus tôt pour celles qui le peuvent, mais ce n’est pas le cas de toutes ».

Marathon quotidien

Travaillan­t seule, elle n’ouvre plus cinq mais six jours sur sept, et dès 8 h 30 « pour essayer de combler les trous » et souligne : «je comptais fermer le mercredi après-midi pour être avec mon fils mais ce n’est vraiment pas possible ».

L’établissem­ent est déjà ouvert entre midi et deux, donc impossible de gagner du temps de travail sur cette tranche horaire. « Lundi c’était la pagaille, raconte-t-elle, toutes mes clientes qui avaient le dernier rendez-vous étaient mécontente­s car je ne pouvais pas leur offrir une solution de remplaceme­nt. Je fais du sur-mesure pour les satisfaire au maximum. Je ne baisse pas les bras, mais j’ai l’impression de faire un marathon quotidien entre 8 h 30 et 17 h 30 ».

L’esthéticie­nne a calculé ses pertes : sur la même semaine, elle a perdu 300 €

de chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier en travaillan­t un jour de plus.

Femmes actives

Elle ne sait plus quel discours tenir : « Nous, sommes encore ouverts par rapport à d’autres (son époux est restaurate­ur, Ndlr) .En même temps, l’aide par rapport à la différence d’exploitati­on on ne l’aura pas ». Elle s’inquiète aussi pour les ventes de produits de beauté de la marque locale Thalgo. Et a décidé de mettre en place un drive et un service de livraison à domicile afin de préserver ce chiffre d’affaires.

À l’institut Vénuzia, à Toulon, le discours de Sandrine Deseigne est similaire. « C’est compliqué, j’ai plein de femmes actives le soir, elles ne peuvent souvent pas venir le matin car elles emmènent leurs enfants à l’école ou vont travailler. J’ai pu en placer certaines sur le samedi, mais pas toutes ». Faisant du non-stop depuis toujours, elle n’avait pas d’horaire le soir pour répondre à la demande : «Jene suis jamais arrivée à 18 heures le soir chez moi » . Par conséquent, elle estime son préjudice à « au moins 100 € par jour, sur cinq jours, ça fait beaucoup pour une petite entreprise comme la mienne. J’ai un loyer, des frais à payer ».

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(Photo Philippe Arnassan) Stéphanie Bertrand de l’institut spa l’Excellence à Fréjus.

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