Var-Matin (Grand Toulon)

Pour le secteur de la restaurati­on, « c’est injustifia­ble »

- V.G.

« Je suis sur le point zéro, je travaille juste pour payer mon loyer et mes charges » indique le patron du Sud, situé au centre de Fréjus. Il est présent six jours sur sept sauf le dimanche, et seul.

« Avec le couvre-feu, je perds encore du chiffre en plus, ce que les gens achetaient avant de rentrer chez eux le soir ».

Il estime non rentable de recourir aux services d’une plateforme de livraison, trop gourmande. Ce que confirme Gérald Delzechi, restaurate­ur à Six-Fours, représenta­nt ses pairs au sein de l’UMIH : « Dans la restaurati­on

() traditionn­elle, la marge serait absorbée par la plateforme. Uber Eats attire les restaurate­urs qui vendent des produits à forte marge ».

Dans l’incompréhe­nsion

La profession réagit très mal au couvre-feu avancé : « Faire de la vente à emporter permet juste de colmater les fuites, c’était le peu d’activité qu’on avait. Or  heures, c’est trop tôt, soulignet-il. Les gens travaillen­t jusqu’à  heures,  h , et se précipiten­t pour rentrer à l’heure chez eux ». C’est d’autant plus regrettabl­e à ses yeux que «la vente à emporter le soir représente  %, contre  % le midi, où le snacking est préféré ». Gérald Delzechi exprime son incompréhe­nsion : « La situation est catastroph­ique, persiste-t-il. C’est injustifia­ble que mon restaurant de  couverts ne puisse pas accueillir  couverts, selon un protocole sanitaire construit avec les services de l’État, dans un métier habitué aux normes d’hygiène, quand ma fille peut manger à la cantine du lycée Bonaparte où il y a   élèves, et que quand on fait ses courses, il y a des centaines de personnes qui font la queue au supermarch­é. Dans les usines, qui n’ont fermé que quinze jours, les gens travaillen­t à la chaîne… Mon sentiment, c’est qu’on touche à nos moments de détente, de loisirs ».

1. Union des métiers de l’hôtellerie et de la restaurati­on.

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