Des tirs de défense contre les attaques de loup autorisés
Le préfet du Var vient d’autoriser vingt-trois éleveurs ou représentants de groupements pastoraux varois à effectuer des tirs de défense simple contre le loup
Que les défenseurs des animaux sauvages se rassurent : il ne s’agit pas pour les bénéficiaires d’aller à la chasse à Canis lupus, mais d’intervenir pour empêcher l’attaque immédiate de leur troupeau (1).
Les arrêtés préfectoraux prévoient en effet de nombreuses conditions encadrant ces tirs.
En premier lieu, les éleveurs concernés justifient de la mise en place de toutes les mesures de protection demandées par l’État : surveillance du troupeau (gardiennage renforcé), chiens, regroupement du troupeau au moyen de parcs électrifiés.
Mesures de protection
Ces dernières ne suffisant pas à empêcher les attaques, ils pourront effectuer ces tirs de défense sur des zones précises : les pâturages, surfaces et parcours qu’ils mettent en valeur et à leur proximité immédiate. Une trentaine de communes où ces professionnels (2) sont installés sont concernées.
Autorisés pour une durée de 5 ans (jusqu’au 31 décembre 2025), les tirs peuvent avoir lieu de jour comme de nuit après une identification formelle de la cible et de son environnement à l’aide d’une source lumineuse.
Enfin, les éleveurs doivent tenir un registre précisant les nom et prénom(s) du détenteur de l’arme (exclusivement de catégorie C) et son numéro de permis de chasser, la date et le lieu de l’opération de tir, les mesures de protection, et le cas échéant les heures de début et fin de l’opération, le nombre de loups observés, le nombre de tirs effectués, l’estimation de la distance de tir, celle de la distance entre le loup et le troupeau, la nature de l’arme et des munitions, la nature des moyens utilisés susceptibles d’améliorer le tir, la description du comportement du loup s’il a pu être observé.
Ce registre est à la disposition des agents chargés de missions de police et les informations doivent être adressées au préfet en juillet de chaque année.
Trois loups tués en dans le Var
Le service départemental de l’Office français pour la biodiversité doit être informé de tout tir en direction d’un loup dans un délai de 12 heures. Si l’auteur estime n’avoir pas atteint le prédateur, l’OFB est chargée d’évaluer la nécessité de conduire des recherches.
« La mise en oeuvre de ces tirs de défense ne nuira pas au maintien du loup dans un état de conservation favorable dans son aire de répartition naturelle dans la mesure où elle s’inscrit dans le respect du nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction peut être autorisée chaque année, fié par les arrêtés ministériels qui intègrent cette préoccupation » souligne l’arrêté préfectoral.
Pour mémoire, une douzaine de meutes de loups sont présentes dans le département, où l’on a enregistré 330 attaques, faisant 987 victimes, brebis et agneaux essentiellement, entre le 1er janvier et le 30 novembre 2020.
Face à cette prédation, une 2020, trois loups ont été légalement tués dans le Var(3), un quatrième est mort dans une collision avec une voiture.
Savoir +
1. Dans le respect de l’arrêté ministériel du 19 février 2018 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup.
2. Comps-sur-Artuby, Montferrat, Bargemon, Seillans, Mons, Bargème, La Bastide, La Roque-Esclapon, Ampus, Châteaudouble, Fox-Amphoux, Correns, Tourves,Bras,LaVerdière,Ginasservis,SaintJulien-le-Montagnier, Régusse, Artignoscsur-Verdon, Esparron, Aiguines, Vérignon, Brue-Auriac, Saint-Martin-de-Pallières, Collobrières, Pierrefeu, Rians, Artigues, Pourrières, Vinon-sur-Verdon, Besse-surIssole, Flassans-sur-Issole,.
Source : association Férus.