Étriers sculptés, vintage et exotiques
Dégotés au Pradet, dans les réserves de La Fourmi brocanteuse, ces étriers équestres en bois, sculptés et cerclés de métal, sont issus de l’art populaire chilien.
C’est un vrai plaisir de chiner dans les collections de La Fourmi brocanteuse, tout près de l’église et de la place centrale, au coeur du Pradet. Aménagée avec goût dans une ancienne grange, cette enseigne d’antiquités et de brocante déploie un bricà-brac savamment orchestré et plein de charme. On y fait mille trouvailles, souvent complètement inattendues, comme ces étonnants étriers équestres chiliens, qui, s’ils s’avèrent peu pratiques à porter, ne manqueront pas d’interpeller les amateurs d’arts populaires et de beaux objets.
Des objets à réinventer
« Ce sont des étriers traditionnels sculptés dans un bois dur exotique. Ils sont cerclés de métal et, sur le haut, on met une étrière », explique l’antiquaire Pierre Philippe Audineau. « Ils datent du XXe siècle, de la dernière génération de ce type qui a pu servir aux cavaliers qui les utilisaient. C’est un objet très décoratif que je vois bien suspendu avec un bouquet de fleurs à l’intérieur, en pied de lampe ou comme applique… J’aime beaucoup réinventer les objets qui n’ont plus d’utilité. Je connais un peu de leur histoire. Je travaille beaucoup sur des débarras de maison, très souvent après le décès des occupants. C’est le cas ici. Ils appartenaient à un monsieur atypique dans ses choix de décoration, et qui était un peu chineur. »
Super esthétiques, ces étriers vintage qui ne demandent qu’à être détournés, n’en étaient pas moins bien utiles pour leurs usagers initiaux, avant d’entrer dans le folklore chilien.
Les as du rodéo
Si ceux-ci sont visiblement faits pour la parade, ces solides étriers en bois faisaient en effet partie de l’équipement des « cow-boys » locaux, qui étaient, entre autres, de vrais as du rodéo. Au Chili, on les appelle les Huesos qui dédiaient leur temps aux travaux agricoles, dans les régions très rurales du centre et du Sud du pays. Le Hueso chilien, souvent comparé au Gaucho argentin, est la star des grands défilés de fête et des spectacles de rodéo qui consistent à bloquer, à deux, un bovin contre une barrière, dans la plus pure tradition des vachers. D’où la solidité des étriers. Ces rodéos très physiques qui demandent beaucoup d’agilité, drainent toujours énormément de monde au Chili où cette discipline est considérée comme un art très sérieux.
Mais aussi...
Bien d’autres pépites sont à dénicher dans les rayons de cette boutique généraliste qui était établie à Carqueiranne,
avant de déménager au Pradet. Du pot à lait jusqu’aux belles pièces, avec notamment de superbes vases chinois. Mais aussi une jolie série de carafes et flacons à alcool, à eau, à vin, à décanter... et une palette d’objets et meubles vintage toujours très prisés par la clientèle
« L’immobilier vintage part assez vite ! »,
confirme Philippe qui a embrassé la profession à la suite d’une reconversion professionnelle. « Je travaillais à l’Association des Paralysés de France et au siège parisien d’AIDES. Nous avons ouvert en 2013. C’était un choix passionnel. Une passion qui est venue à la suite du débarras d’une maison familiale où je me suis retrouvé avec un stock d’objets que je ne voulais pas jeter. Puis, j’en suis arrivé à la vente, et je me suis dit que je pourrais en faire un métier »,
explique l’antiquaire pradétan. Ces étriers qui sont des pièces plutôt rares, sont à vendre pour le prix de 110 euros à La Fourmi brocanteuse,
ainsi que de nombreuses autres pièces visibles sur la page Facebook de la boutique.
Des objets de parade assez rares
La Fourmi Brocanteuse.
25, rue Jean-Fournier, Le Pradet. Tél. 06 74 94 49 10. Facebook : LaFourmiBrocanteuse