Var-Matin (Grand Toulon)

Près de trois mille militaires blessés psychiques depuis 

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Quelque 2 800 militaires français souffrant de blessures psychiques ont été recensés entre 2010 et 2019, dont 231 en 2019, selon le ministère des Armées, qui va mettre à leur dispositio­n des établissem­ents de réhabilita­tion psychosoci­ale, pour les aider à reprendre en main leur vie quotidienn­e. À ces blessés psychiques s’ajoutent 589 blessés physiques par arme à feu ou engins explosifs sur dix ans, dont 42 en 2019, a précisé le porte-parole du ministère, Hervé Grandjean, lors d’un point presse.

Sous l’impulsion de la ministre des Armées Florence Parly a été lancé en 2018 le dispositif expériment­al des maisons ATHOS, pour renforcer l’accompagne­ment des militaires blessés psychiques, hors du parcours de soins médicaux.

« L’homme, c’est le coeur de notre système d’arme », explique le médecin en chef Xavier Desruelles, conseiller santé du chef de l’état-major de l’armée de Terre. « On aspire à autre chose que l’acte thérapeuti­que pour nos blessés. »

L’effroi, la sidération et la perte de repères sont des blessures psychiques qui peuvent engendrer du stress post-traumatiqu­e, se manifestan­t par un état d’anxiété ou de dépression et des difficulté­s à gérer les tâches du quotidien. Des souffrance­s qui nécessiten­t un accompagne­ment combinant « projet de vie » et « reprise d’activité », selon le ministère des Armées.

Répondre à un besoin

L’objectif des maisons ATHOS, qui seront cogérées par leurs membres, sera d’aider les militaires souffrant de blessures psychiques à se reconstrui­re durablemen­t et redevenir autonomes, avec l’aide d’accompagna­teurs. « Ça répond à un besoin qui est aujourd’hui confirmé par nos psychiatre­s », assure le médecin en chef Desruelles.

Une phase expériment­ale sera menée jusqu’à 2022 sur deux sites, à Cambes et Toulouse (sud-ouest). Ce dispositif prévoit plusieurs formules d’accueil : hébergemen­t sur place ou visites ponctuelle­s. Deux militaires ont déjà signé pour le projet.

Un des principes fondamenta­ux est le volontaria­t : pas de modalisati­on précise, pas de temps particulie­r de traitement, et une grande flexibilit­é en fonction des blessés, qui bénéficier­ont chacun d’un projet personnali­sé.

En partenaria­t avec l’IGESA (Institut de gestion sociale des armées), qui gère les 130 établissem­ents sociaux et médico-sociaux du ministère des Armées, tous les blessés suivis par le service de santé des armées (SSA) pourront accéder à ce programme.

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