Var-Matin (Grand Toulon)

A la dérive, Sébastien Destremau abandonne

- PHILIPPE BERSIA

Réduit à diriger un bateau fragilisé de tous côtés depuis plusieurs jours, le skipper toulonnais ( ans) s’est rendu hier matin à la raison : impossible d’aller plus loin dans ces conditions. C’est donc la mort dans l’âme qu’il a annoncé officielle­ment son abandon à la direction de course après nous en avoir alertés.

Après  jours de course marqués par des problèmes techniques à répétition, le voilà donc à la recherche d’un port en Nouvelle-Zélande pour sauver sa peau et celle de son bateau. Il était e et dernier en mer, à   milles de la tête de course, à la sortie de l’océan Indien, au moment de son abandon.

« Il a presque tout cassé »

Toujours dans l’attente d’un visa d’entrée pour le pays du long nuage blanc, il a viré en direction de la ville de Christchur­ch, connue pour ses vignobles où il pourra noyer son chagrin avant de procéder aux réparation­s de Merci.

En , il expliquait en rigolant et en quittant les Sablesd’Olonne qu’au moins, il ne casserait pas ce qui n’existait pas sur son bateau FaceOcéan, un plan finot de  dépourvu de nombreuses technologi­es. Cette fois, il a presque tout cassé. De sa « casquette en carton », condamnée d’avance, à son circuit hydrauliqu­e, de son système de barre à son pilote automatiqu­e qui ne tient désormais plus qu’à un fil, tout a fini par céder face aux éléments.

« Avec le peu de ressources qu’il me reste à bord, je me sens bien trop vulnérable. Attaquer le Pacifique en mode aussi dégradé, avec un seul pilote qui tiendra deux jours ou deux mois, mais surtout sans aucune autre alternativ­e que de mener mon bateau à bon port me semble être un immense risque… », a précisé le Toulonnais, avant de rendre les armes. Impossible en effet d’envisager le passage du cap Horn et la longue remontée de l’Atlantique sur un bateau dans un tel état. « Aujourd’hui, je suis obligé de naviguer sur Merci comme si je le ramenais au port le plus proche et plus comme un bateau normal… »

La belle aventure de Sébastien Destremau s’achève donc à mi-parcours. Et cette fois, malgré toute sa volonté, même la Vierge noire qui l’accompagne depuis plus de deux mois n’a rien pu faire pour lui !

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(Photo Sébastien Destremau) Le Toulonnais a dit adieu à la course hier, au large de la Nouvelle-Zélande.

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