LES GAGNANTS DE LA COVID
La crise sanitaire a bousculé nos habitudes Le commerce de proximité tire son épingle du jeu
Ici, une boutique de pâtes fraîches prise d’assaut par les clients. Là, une poissonnerie où l’on fait la queue pour trouver à la fois de bons produits et une attention, des conseils. Plus loin, une boutique de prêt-àporter qui « poste » ses nouveautés sur les réseaux sociaux en suscitant l’envie de consommer. Les articles disponibles sous forme de « click & collect ».
Les commerçants ont des idées. Des ressources. Du ressort. Le « drive » passe la vitesse supérieure. Quant à l’e-commerce, il a fait en 2020 une progression prévue sur trois ans.
Les légumes en conserve, en recul depuis vingt ans, ont explosé : +8 %. Les surgelés ne se sont jamais aussi bien vendus. Les boulangers écoulent leurs galettes comme leurs petits pains, favorisés en cela par des tickets resto qui ne servent plus guère qu’à cela, le télétravail et la fermeture des établissements en ayant considérablement limité l’usage.
Près de chez soi
Dans le quartier du Mourillon à Toulon, la rue Lamalgue donne le « la » du commerce de proximité. Justement. Il a été fortement secoué ces derniers temps à cause de la crise sanitaire mais des secteurs se portent mieux que d’autres, enregistrant une hausse d’activité de 10 à 15 %.
C’est le cas des commerces de bouche (bouchers, boulangers, fromagers, poissonniers, primeurs...) qui, pour la plupart, n’ont pas été contraints de fermer, malgré la présence du virus.
Une « chance » qu’ils savourent tous les jours, s’assurant une clientèle fidèle et abondante dans leur quartier fétiche.
On sait bien que les apéros se multiplient, même en catimini, avec ou sans amis, dans un entre-soi où les vapeurs de l’alcool seraient d’un certain réconfort. Une spécialiste de la consommation nous apprend qu’à chaque crise, le marché forain connaît un regain. S’y ajoute l’engouement pour le circuit court qui dope l’activité des producteurs locaux et des revendeurs de quartier. Difficile de combiner les impératifs du travail avec un couvre-feu à 18 h. Quitter l’hyper à 17 h n’étant pas à la portée du premier salarié venu, la grande distribution traditionnelle doit se battre contre la désaffection. A l’hyper se substituent parfois des surfaces plus modestes, mais aussi plus proches, où il est plus facile, ces temps-ci, de fractionner ses emplettes.
Voici comment des petits commerces tirent leur épingle du jeu, commerces de bouche notamment, magasins de surgelés inclus. Les ventes de biscuits et de chocolat ne se sont jamais aussi bien portées. Nous non plus, conséquemment. Merci le confinement…