Var-Matin (Grand Toulon)

LES GAGNANTS DE LA COVID

La crise sanitaire a bousculé nos habitudes Le commerce de proximité tire son épingle du jeu

- FRANCK LECLERC

Ici, une boutique de pâtes fraîches prise d’assaut par les clients. Là, une poissonner­ie où l’on fait la queue pour trouver à la fois de bons produits et une attention, des conseils. Plus loin, une boutique de prêt-àporter qui « poste » ses nouveautés sur les réseaux sociaux en suscitant l’envie de consommer. Les articles disponible­s sous forme de « click & collect ».

Les commerçant­s ont des idées. Des ressources. Du ressort. Le « drive » passe la vitesse supérieure. Quant à l’e-commerce, il a fait en 2020 une progressio­n prévue sur trois ans.

Les légumes en conserve, en recul depuis vingt ans, ont explosé : +8 %. Les surgelés ne se sont jamais aussi bien vendus. Les boulangers écoulent leurs galettes comme leurs petits pains, favorisés en cela par des tickets resto qui ne servent plus guère qu’à cela, le télétravai­l et la fermeture des établissem­ents en ayant considérab­lement limité l’usage.

Près de chez soi

Dans le quartier du Mourillon à Toulon, la rue Lamalgue donne le « la » du commerce de proximité. Justement. Il a été fortement secoué ces derniers temps à cause de la crise sanitaire mais des secteurs se portent mieux que d’autres, enregistra­nt une hausse d’activité de 10 à 15 %.

C’est le cas des commerces de bouche (bouchers, boulangers, fromagers, poissonnie­rs, primeurs...) qui, pour la plupart, n’ont pas été contraints de fermer, malgré la présence du virus.

Une « chance » qu’ils savourent tous les jours, s’assurant une clientèle fidèle et abondante dans leur quartier fétiche.

On sait bien que les apéros se multiplien­t, même en catimini, avec ou sans amis, dans un entre-soi où les vapeurs de l’alcool seraient d’un certain réconfort. Une spécialist­e de la consommati­on nous apprend qu’à chaque crise, le marché forain connaît un regain. S’y ajoute l’engouement pour le circuit court qui dope l’activité des producteur­s locaux et des revendeurs de quartier. Difficile de combiner les impératifs du travail avec un couvre-feu à 18 h. Quitter l’hyper à 17 h n’étant pas à la portée du premier salarié venu, la grande distributi­on traditionn­elle doit se battre contre la désaffecti­on. A l’hyper se substituen­t parfois des surfaces plus modestes, mais aussi plus proches, où il est plus facile, ces temps-ci, de fractionne­r ses emplettes.

Voici comment des petits commerces tirent leur épingle du jeu, commerces de bouche notamment, magasins de surgelés inclus. Les ventes de biscuits et de chocolat ne se sont jamais aussi bien portées. Nous non plus, conséquemm­ent. Merci le confinemen­t…

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 ?? (Photos Laurent Martinat) ?? Descendant en pente douce, la rue Lamalgue à Toulon a toujours son petit succès malgré le couvre-feu. Les fidèles y font leurs courses tous les jours.
(Photos Laurent Martinat) Descendant en pente douce, la rue Lamalgue à Toulon a toujours son petit succès malgré le couvre-feu. Les fidèles y font leurs courses tous les jours.

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