« Sans restaurant, les Toulonnais achètent pour cuisiner à la maison »
« C’est malheureux à dire car nous sommes solidaires de nos amis restaurateurs toujours fermés mais, du coup, les Toulonnais achètent plus pour cuisiner à la maison. Ce qu’ils consommaient dehors, ils essaient de le reproduire chez eux. » Cette remarque de Magali et Emmanuel, à la tête du primeur « Les Jardins de Provence » dans le quartier du Mourillon à Toulon, résume bien la situation actuelle.
« Rupture de stocks »
Le couple a fait appel à Florian, le fils de Magali, pour prêter main-forte les jours de forte affluence. Et c’est le cas en ce moment : «On n’a jamais arrêté et ça marche bien ! Au début, la crise de la Covid a été si puissante qu’elle a déréglé les circuits d’approvisionnement habituels. Nous nous sommes retrouvés en rupture de stocks de farine, d’oeufs et de produits exotiques. Aujourd’hui, ça va mieux et les gens peuvent acheter des produits de qualité pour cuisiner à la maison », ajoutent-ils.
Devant les étals de fruits et légumes, les Mourillonais affluent tous les matins et la place Deydier devient une annexe de la rue Lamalgue où on peut flâner plus tranquillement.
« On espère tous que cette maudite crise va s’arrêter un jour mais on n’est pas très confiants. On prend soin de bien servir nos aînés qui sont nombreux dans le quartier et fragiles. Nous sommes ici depuis toujours puisque les Jardins de Provence étaient dirigés par Michelle, la mère de Magali. Une affaire de famille. Cette histoire de Covid a donné un coup au moral à tout le monde mais, économiquement, on ne peut pas dire qu’on ait souffert. L’activité est croissante, malgré le couvre-feu, et cela nous fait plaisir de faire plaisir aux fidèles du Mourillon ! Déjà qu’on n’a pas beaucoup de motifs d’être heureux en ce moment, autant qu’on se fasse plaisir dans l’assiette. »