Var-Matin (Grand Toulon)

La semaine de Claude Weill

- Journalist­e, écrivain et chroniqueu­r TV edito@nicematin.fr

Dimanche

Marre ! Assez ! Basta ! Il y a des jours comme ça, on se réveille, on n’en peut plus. Un an qu’on est obnubilé par ce damné virus made in China. On ne pense qu’à ça, on ne parle que de ça, à ses proches, aux amis, au bureau. On est en boucle. On rumine.

Impossible d’ouvrir le journal, d’allumer la radio, de brancher la télé, sans tomber encore et encore sur les mêmes experts – ou pseudo-experts – agitant encore et encore les mêmes questions : comment se protéger du variant anglais ? Aurons-nous assez de vaccins ? Combien dure la protection ?

Tant de doutes et de désaccords pour si peu de certitudes. A vous rendre fou. Marre. Envie de zapper. De passer à autre chose. De jouir du moment. Sur Twitter, Grégory Leclerc, de Nice-Matin ,apostédes photos de la Promenade sous le soleil de janvier. On voudrait se noyer dans ce bleu…

Lundi

Jean-Pierre Bacri n’était pas une star. Plutôt une antistar. Et pourtant, quel vide crée son départ ! Ce n’était pas seulement un brillant scénariste et un acteur doté d’une formidable présence. C’était un compagnon de vie, un homme qu’on avait le sentiment de connaître depuis toujours et dont on aurait aimé être l’ami (ce qui n’était pas facile : l’ayant croisé, je peux témoigner qu’il n’était pas toujours commode).

Ce qui restera de lui ? Un personnage familier, un genre de « gaulois réfractair­e » : bougon, râleur, un peu misanthrop­e (quel Alceste il aurait fait !). Mais ça, c’est la façade. L’essentiel est derrière : son intelligen­ce, son humanité. Tout ce qu’il a mis de lui-même dans ses plus beaux rôles : le blaireau à moustache du Goût des autres, bien plus attachant que les beaux esprits qui se paient sa tête. Le bistrotier largué d’Un air de famille. Le patron en bout de course du Sens de la fête. Toute une tragi-comédie humaine.

Edouard Balladur,  ans, et François Léotard,  ans, devant la Cour de justice de la République. Un ancien Premier ministre sur le banc ! On n’avait pas vu ça depuis Laurent Fabius (déclaré non coupable). Et pourtant, on a beau faire, on n’arrive pas vraiment à s’y intéresser. Ces histoires de rétrocom’, de financemen­t de campagne, ces souvenirs sépia de la guerre fratricide entre balladurie­ns et chiraquien­s, tout cela semble si loin… Avec le temps, même les ventes d’armes finissent par sentir la naphtaline. Peut-il y avoir une bonne justice vingt-six ans après les faits ?

« Avec le temps, même les ventes d’armes finissent par sentir la naphtaline. »

Mercredi

De cette cérémonie d’investitur­e du e Président des Etats-Unis, sur les lieux où deux semaines plus tôt une foule exaltée tentait de faire dérailler la démocratie, il est des souvenirs qu’on gardera à jamais. Inédite, l’absence du sortant, réfugié en sa luxueuse et kitschissi­me résidence de Mar-a-Lago – et dont la présence eut été inconcevab­le, quand pèse sur sa tête la menace de l’impeachmen­t et d’une cascade de procès. Troublante, l’ombre de la maladie qui plane – visages masqués, pelouse déserte piquée d’une forêt de drapeaux figurant les victimes de la Covid –, conférant au cérémonial

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