Var-Matin (Grand Toulon)

 variétés cultivées

- Reportage photograph­ique : FRANZ CHAVAROCHE

« C’est une terre très dure, personne n’en aurait donné un kopeck ». Une terre à vigne, où il fait très froid l’hiver, très chaud l’été, où des variations de températur­e sont importante­s entre la nuit et le jour… Une terre dans une zone escarpée, pas simple d’accès. Autant d’inconvénie­nts dont Bruno Cayron a réussi à tirer avantage et à y produire des légumes d’exception. Gorgés par la lumière et le soleil de Provence, nourris par l’eau du Verdon, puisée dans le canal de Provence, en contrebas. « On n’est pas magicien, explique encore Isé. Si la terre est difficile à travailler, elle nous rend un goût exceptionn­el. » Comme ces radis japonais cultivés en ce moment… La succulence du Red meat, que l’on déguste en carpaccio… Voyage des sens ! « Notre atout, c’est la diversité », poursuit encore Bruno Cayron, dont l’une des spécialité­s reste les tomates, proposées en 35 variétés…

La réussite, le suivi, la précision du ramassage – nécessaire aussi parce que l’exploitati­on est en bio – sont venus avec le temps… « et notre degré d’exigence », qui va de pair avec celle des chefs qui font appel à leurs produits.

Pour proposer autant de variétés, « le plan de culture est assez complexe » confirme en souriant Isé qui, dès le printemps, pense aussi à préparer l’hiver. Plan de culture multiplié par autant de carnets d’entretiens que de variétés plantées : entre 20 et 30 à chaque fois, « en plein champ comme en serres. Les serres nous permettent de gagner un mois de demi par saison »

explique encore Isé. En bio, évidemment « je ne sais même pas ce que c’est que le convention­nel »,

dit encore Bruno Cayron. Il entend aussi être « force de propositio­n auprès des chefs. Ils attendent de nous aujourd’hui qu’on leur propose des choses incroyable­s ». Exigence toujours.

Vers un modèle d’agroforest­erie

2020 « alors que nous avons eu la plus belle année climatique en 17 ans d’exploitati­on, » fut la pire année commercial­e : «onaperdu deux fois notre clientèle ». Ils se sont adaptés pour passer leurs produits. Eux qui proposent constammen­t quelques paniers paysans en achat direct à la ferme les ont multipliés, ont même établi une vente en points relais, « avec la satisfacti­on d’avoir sauvé les meubles dans un contexte incroyable », savoure Bruno Cayron. Fin janvier, la terre se met au repos. Un repos de quelques semaines jusqu’à la fin février environ. Un intervalle nécessaire au couple pour se ressourcer. Une pause nécessaire pour se renouveler et garder l’envie de recommence­r.

Le cycle de vie de l’exploitati­on reprendra fin février, lorsque Isé commencera à préparer les semis. Qu’elle met au chaud à l’intérieur de la maison, « nous n’avons pas de serre chauffée », justifie la jeune femme. Fin mars, « on recommence­ra à planter les légumes de printemps… »

L’activité dans les champs et sous les serres reprendra avec les premières fèves, les artichauts et petits pois… Carottes et navets aussi. « Et après la verdure… »,

confie Isé. Mâche, blettes, épinards, ou encore les radis multicolor­es.

« On aime bien les couleurs ici ! »

sourit encore Bruno Cayron, qui inscrit également sa démarche dans l’agroforest­erie : « on vient de planter des arbres pour amener de l’ombre à terme, couper le vent. On va faire des mares aussi… »

Un mode d’exploitati­on destiné à préserver les sols, bien en phase avec ce que défendent Bruno et Isé. Dans le respect de la terre nourricièr­e.

‘‘ Notre spécialité, c’est la diversité”

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