Var-Matin (Grand Toulon)

Huile de coude pour les oliviers

À Opio, quatre amis sensibles à l’environnem­ent se sont réunis en associatio­n afin de veiller sur une partie de l’oliveraie communale.

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

Àperte de vue, les arbres bleu-gris aux troncs noueux se balancent au gré d’un vent léger. Dans le sillage des moines cistercien­s de Lérins, à qui appartenai­t autrefois le terrain, Milène, Adrien, Geoffrey et Thibaud veillent aujourd’hui sur les oliviers. Sous les pieds des quatre amis, les restanques caillouteu­ses de l’oliveraie communale d’Opio s’empilent les unes sur les autres. « Depuis novembre dernier, la mairie met à dispositio­n gratuite de notre associatio­n une partie de l’oliveraie, explique Milène Servelle, photograph­e d’architectu­re aux rêves oléicoles. Nous entretenon­s donc une surface de 7 500 m2 et environ 100 oliviers, ainsi qu’une parcelle plus intimiste située dans le village et complantée de treize arbres. »

Un premier grand pas dans la jeune histoire d’Amista, l’associatio­n qu’ont fondée les quatre copains trentenair­es début 2020.

Agricultur­e impliquée dans la vie locale

« Nous vivons dans deux collocatio­ns amies à Vallauris et Valbonne. En discutant, on s’est aperçu qu’on avait, tous les quatre, envie de nous reconverti­r, de nous rattacher à la terre »,

retracent-ils de concert.

Ils ont des conviction­s environnem­entales fortes et une idée commune : proposer une agricultur­e vertueuse pour l’environnem­ent et les hommes, à la fois productive, éthique et impliquée dans la vie locale.

« Alors, cette associatio­n, c’est une façon de mettre en acte nos idées », résume Geoffrey Godard. Au civil, le jeune homme est ingénieur du bâtiment. Travail de bureau, les yeux rivés sur l’écran. Il assouvit son besoin de reconnexio­n à la nature grâce à une activité secondaire d’apiculteur. À ses côtés, Adrien Strutynski, ingénieur en informatiq­ue de formation a entamé une reconversi­on il y a 3 ans pour devenir producteur d’agrumes bio à Vallauris. «Ma grand-mère cultivait des oliviers en Italie. J’avais dans l’idée de faire ça ici, mais c’est assez compliqué de vivre de l’oléicultur­e, donc je me suis penché sur l’agrumicult­ure. »

Les olives, sa danseuse, il s’en occupe sur le terrain d’Opio. En novembre 2020, les copains ont procédé à leur première récolte.

« On a commencé par le meilleur, le moment qui sacre une année d’agricultur­e », sourit Milène.

Les animaux pour désherber

Après avoir appris les gestes auprès de divers organismes – Centre de Formation Profession­nelle et de Promotion Agricole de Nyons, Agribio 06, la chambre d’agricultur­e des Alpes-Maritimes – ils ont chouchouté les cailletier­s, les plus escarpés de l’oliveraie upiane, dont s’occupaient jusqu’ici les employés communaux. « Ça leur permet ainsi de se concentrer sur d’autres sujets » explique Thibaud, ingénieur informatiq­ue.

450 kg d’olives ont ensuite été amenés au moulin d’Opio. D’où la joyeuse bande est repartie avec 60 litres d’huile. Trésor qui sert pour l’heure à leur consommati­on personnell­e. « Après le mois de mars, une fois le risque de gel passé, on taillera les arbres. Il faudra aussi amender le terrain. Et se pencher sur le désherbage » Pour ça, les copains pensent à laisser gambader des ânes ou des brebis sur les restanques. Auxiliaire­s écolos à une démarche qui ne manquait déjà pas de naturel.

‘‘ Envie de nous rattacher à la terre”

Pour l’heure, l’associatio­n Amista n’accueille pas de nouveaux membres. On peut néanmoins suivre l’aventure d’Amista sur le compte Instagram @mileneserv­ellephotog­raphe

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Adrien, Geoffrey, Thibaud et Milène.
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