Var-Matin (Grand Toulon)

28 janvier 1921, l’inaugurati­on du musée Masséna à Nice

Un tableau honore la famille niçoise qui possédait la villa devenue musée.

- ANDRÉ PEYREGNE magazine@nicematin.fr

Le 28 janvier 1921 – il y a cent ans – il y a foule, à Nice, dans l’ancienne villa d’André Masséna, prince d’Essling, arrièrepet­it-fils du maréchal Masséna (prénommé André comme lui). On inaugure le musée qui, désormais, y prendra place.

Le prince d’Essling a vendu à la municipali­té, en 1919, sa superbe villa Belle Époque de style Empire pour un prix simplement égal aux droits de succession qu’il aurait dû payer. L’Éclaireur de Nice rendra compte de la manifestat­ion : «En présence de tout ce que Nice compte de personnali­tés, a eu lieu l’inaugurati­on du Musée Masséna, installé dans le palais que, grâce à un désintéres­sement digne d’éloge et de gratitude de son propriétai­re, la ville de Nice a pu acquérir pour une somme équivalent­e au tiers de sa valeur. Les pompiers en grande tenue et les huissiers dans leur uniforme rouge de gala montaient une garde d’honneur. »

Le « Carnavalet » niçois

En présence de membres de la famille d’Essling et du maire Honoré Sauvan, le directeur M. Orizet, qualifie son nouvel établissem­ent de « Musée Carnavalet niçois. »

Il ajoute : « Notre ville a été merveilleu­sement dotée par la nature comme pour une fête permanente. Il est juste cependant de reconnaîtr­e qu’au niveau artistique et intellectu­el, nous avons encore beaucoup de progrès à accomplir. Les dons de la nature ne suffisent plus à notre ville qui est réputée comme la reine des stations hivernales. Il appartient donc à tous ceux qui s’intéressen­t à son avenir de travailler sans relâche à son développem­ent intellectu­el et artistique. »

Sur ces bons mots, la foule découvre les collection­s : au rezde-chaussée le mobilier, les objets d’orfèvrerie et objets ayant appartenu au maréchal Masséna. À l’étage, les tableaux des peintres ayant séjourné ou travaillé à Nice, dont Félix Ziem, Rosa Bonheur, Paul Signac, Édouard Fer. Parmi eux, trônant dans le grand escalier, deux tableaux rendent hommage aux anciens propriétai­res de la villa : un avec la famille autour du prince d’Essling, un autre autour de la princesse. Le premier est notre tableau du jour.

On y voit Victor Masséna, constructe­ur de la villa, ancien député de Nice, dont le fils, André, a vendu la villa à la ville.

Peintre du tsar

Le tableau est dû à François Flameng, peintre favori du tsar Alexandre III, décorateur de l’Opéra-Comique à Paris, de la Salle du Train Bleu à la Gare de Lyon à Paris.

Les personnage­s apparaisse­nt derrière le balustre et les colonnes de la villa, entre un citronnier et un cyprès, sur fond de Baie des Anges et de Mont Boron. Au haut du tableau sont représenté­es entre deux guirlandes de fleurs, les armes des Masséna. Victor Masséna apparaît au centre, avec sa belle moustache, au côté de sa fille Anna, appuyée sur son épaule.

La famille est nombreuse. Seuls quelques représenta­nts y sont ici, dont l’inventaire nous a été détaillé par l’historien Jean-Paul Potron (voir encadré). L’actuel directeur du musée, Jean-Pierre Barbero, prend soin du tableau dans le grand escalier de la villa.

Telles étaient les grandes familles niçoises, à Nice, à la Belle Époque…

Telles étaient les grandes familles niçoises, à Nice, à la Belle Époque

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