Monaco enfonce l’OM
Vainqueur de Marseille hier au Louis-II (3-1), grâce à trois coups de pied arrêtés, le club princier met l’OM à 7 points. Il entretient ses rêves de podium alors que l’OM poursuit sa chute
Cela pouvait être une aubaine ou un traquenard. Pour Monaco, se cogner une équipe en crise était à double tranchant. Même si Payet et Thauvin se livrent une guerre d’ego et jouent dos à dos. Au final, Ben Yedder et ses copains ont franchi l’obstacle, un de plus. Entre les deux formations, l’écart, en faveur de l’ASM, grimpe à sept points. Un gouffre, déjà, alors que s’ouvre à peine la phase retour. L’opération est excellente et le club princier a entretenu sa série actuelle (5 victoires, 1 nul). Il continue à galoper vers le podium. Le comble ? C’est qu’il n’a pas tout maîtrisé, notamment en première période. Sidibé a oublié de suivre Radonjic après douze minutes de jeu et l’OM a fait entrer le doute au Louis-II. Il a subsisté jusqu’à la pause. Une punition dont l’absence défensive de Sidibé n’était pas la seule genèse. Les Monégasques ont été moins inspirés dans les trente derniers mètres. Il fallait bien que ça arrive. La deuxième attaque de L1 était grippée dans le jeu. Après avoir empilé quatorze pions sur leurs cinq dernières sorties, les hommes de Kovac ont galéré pour bouger le bloc olympien, monolithique comme un mur. Il a manqué de la justesse dans les derniers gestes et de la présence dans la surface. Volland a taupé sa frappe (37’), Aguilar a servi Ben Yedder dans son dos (41’) et Tchouaméni a raté le cadre quand il était plus facile de mettre sa tête au fond (51’). En première période, les combinaisons ont souvent été initiées dans l’axe et Aguilar et Caio Henrique ont peu centré.
Golovin marque des points
A défaut d’actionner l’interrupteur grâce au jeu, le salut monégasque est venu des coups de pieds arrêtés. Une arme létale pour l’adversaire et d’une efficacité assez rare. Ce matin, l’ASM a inscrit 19 de ses 42 buts cette saison sur phases statiques (45,2 %). Deux corners que Golovin a déposés sur les crânes de Maripan et Tchouaméni, puis un coup franc merveilleux de Jovetic ont fait plier un OM trop fébrile dans la tempête. Grâce à un calendrier favorable et un brin de chance (il n’y avait pas corner sur le but de Tchouaméni), puisqu’elle recevra tous les gros à l’exception d’un déplacement à Paris, l’ASM peut continuer de rêver à la Ligue des champions. Le podium est à un point ce matin, avant les matchs de Lille et Lyon aujourd’hui.
Le résultat collectif analysé, la rencontre a donné l’occasion de scruter les forces du futur : Arkadiusz Milik et Krépin Diatta. Le Polonais de l’OM et le Sénégalais de l’ASM demeuraient attendus, tout juste arrivés dans leur club respectif. Le premier doit redresser l’attaque marseillaise. Le second est une pépite dont la Principauté attend monts et merveilles. Pour l’ex-attaquant de Naples, l’histoire retiendra qu’il n’a pas marqué au Louis-II. Une bonne nouvelle pour le Rocher. Quant à l’ailier de 21 ans, acheté 16 millions d’euros, ses premiers pas ont été convaincants. D’abord à gauche puis à droite, dans son couloir de prédilection, il a amené de la vitesse. Il n’a pas négligé, non plus, le travail défensif. Avec la suspension d’Aguilar à Nantes dimanche prochain et un Gelson dont l’état du genou reste flou, le natif de Dakar sera en balance avec Golovin pour une place dans le onze. Rien ne dit que le Russe pourra débuter, mais son entrée à la pause a été décisive hier. Préservé par Kovac depuis plusieurs semaines après sa longue absence, il semble néanmoins partir avec une longueur d’avance. Un choix qui ne devrait pas faire trembler leur coach, tant son équipe affiche une réussite insolente sur l’autoroute du succès.