Var-Matin (Grand Toulon)

« S’il y avait une vie dans l’au-delà... il doit bien rire »

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■ Chien de garde

« J’entretenai­s des rapports normaux, de médecin à patient, avec le Président. Il aimait bien montrer que c’était lui le dominant.

Quand j’allais le voir, je ne pouvais pas l’approcher tant qu’il n’avait pas décidé de dire à Nils, son labrador noir, mauvais comme un tigre, de bien vouloir quitter la pièce. Sinon je ne pouvais lui faire aucun traitement. Et ça le faisait rire ! »

■ Confidence pour confidence

« Si confidence­s il y avait, ce n’étaient jamais des confidence­s politiques.

François Mitterrand me confiait parfois des critiques sur les gens qu’il aimait, des personnali­tés françaises où étrangères en riant. Me demandait ce que j’en pensais… »

■ Sacerdoce

« Jusqu’en mai , Je voyais le Président au moins trois fois par semaine. J’ai abandonné mes autres fonctions. J’ai été nommé inspecteur général des affaires sociales, il fallait que je vive ! C’est Georgina Dufoix, la ministre de la Santé, avec Michel Charasse, qui ont dit : “on ne peut pas faire autrement”. »

■ Fausse critique

« Mon livre dit combien le Président a été à la hauteur, pour tenir  ans. »

■ Pas de regret

« J’ai fait mon devoir et plus que mon devoir de médecin. Je ne voulais pas que le livre sorte si tôt, mais je ne regrette rien, ni de ce que j’ai dit, ni de ce que j’ai fait ; ni les coups de pied, ni les satisfacti­ons ».

■ Politique-sourire

« Les hommages à la Roche de Solutré et à Jarnac, auxquels je n’ai jamais pris part, c’est de la politique et pas autre chose. Ça me fait sourire ».

■ Petits mots

« Je reçois souvent des petits mots de personnali­tés de l’époque, de Hubert Védrine, de Pierre Joxe… Ils ne m’en veulent pas ».

■ Sagesse

« Avec le recul de l’âge, j’ai  ans dans quelques semaines, je pense plus à mes  enfants, mes  petits-enfants et mes  arrière-petits-enfants qu’à l’anniversai­re de la mort de François Mitterrand. »

■ Testament posthume

« Le Président était préoccupé par ce qu’il appelait “le passage”… Je suis en train de lire le dernier livre de Laure Adler, sur le passage, la vieillesse et la mort et réfléchis plus volontiers à ça. Avant de partir, chacun d’entre nous qui s’en approche, essaye de faire en sorte que tout soit clair et propre avant de quitter ce monde. C’est mon travail intellectu­el, plus volontiers que de penser à la politique ou aux rangs serrés qui vont faire semblant de pleurer sur le e anniversai­re de la mort de Mitterrand. Compte tenu de ce qu’il pensait de ces gens, s’il y avait une vie dans l’au-delà, il doit bien rire ».

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