Var-Matin (Grand Toulon)

Un projet de drone acoustique pour retrouver des victimes

- C. S.

Après une première étape de faisabilit­é technique, une équipe pluridisci­plinaire de cinq étudiants de Seatech, Kedge et Ingémédia poursuit

(1) le développem­ent du prototype « Voxa » : un drone équipé de micros qui, après l’analyse en direct des bruits et des sons, peut isoler la voix humaine pour mieux la localiser.

Les universita­ires sont venus, vendredi, à la rencontre d’un pompier profession­nel, d’un policier municipal et du maire au Revest pour recueillir leurs attentes.

« Le drone, présentent les étudiants, est un outil efficace et de plus en plus utilisé avec des capteurs thermiques afin de retrouver des victimes. En l’équipant de micros, son algorithme peut isoler la voix humaine dissimulée dans un environnem­ent bruyant, et se positionne­r au-dessus de la personne recherchée. On pourrait même programmer la reconnaiss­ance de sons répétitifs, comme lorsqu’une personne tape sur un support métallique. »

Une géolocalis­ation immédiate

« La plus-value de votre drone est que, dès que la voix humaine est détectée, la géolocalis­ation et la cartograph­ie du site sont immédiatem­ent transmises au centre de commandeme­nt. La détection thermique viendrait ainsi valider l’acoustique, observe Gabriel Gozzo, sergent-chef pompier et élu délégué à la sécurité sanitaire de la ville du Revest. Si on prend l’exemple des inondation­s dans l’arrière-pays niçois, il faut détecter la voix au milieu du fracas des bruits d’eau et de la pluie. Lors d’un glissement de terrain, des personnes peuvent se réfugier dans une cavité. Jusqu’à quelle hauteur et quel angle le drone peut-il détecter la voix ? » « L’algorithme reconnaît une voix humaine jusqu’à une hauteur de vingt mètres, expliquent ses concepteur­s. Plus il y a de micros qui forment un maillage, plus le rayon de détection peut être large. Le drone va ainsi détecter une zone d’interventi­on, ce qui va réduire le temps de recherche. »

« Une flotte de drones serait très efficace »

« Il serait intéressan­t de réaliser un exercice au milieu d’un environnem­ent hostile, comme un jour de brouillard sans visuel, ou au pied des falaises du mont Caume. On peut l’imaginer aussi dans les failles de calcaire sur le plateau de Siou Blanc, ou au pied du barrage, dans le fracas de la cascade d’eau et le long du Las, au milieu des grands arbres », propose l’agent de la police rurale Franck Lepeltier. « Avec plaisir, dès que le prototype sera en fonction, approuvent les étudiants. C’est un projet qui est également initié dans d’autres pays. Sans trop parler de science-fiction, une flotte de drones autonomes serait très efficace pour venir en appui technique. » « Ce drone permettrai­t en effet de gagner du temps lors d’interventi­ons. Ce pourrait être une belle option pour les recherches », estime Gabriel

Gozzo.

« Si le projet se poursuit, nous pouvons compter sur l’aide de doctorants, assurent les étudiants, dont Loïc Valsse (chef d’entreprise) et Aline Dufrene (comptable en entreprise), le parrain et la marraine du projet. »Un projet qui, visiblemen­t, a déjà tapé dans l’oeil d’experts consultés en mairie du Revest. 1. Samy Nedelec, Bernard Puigserver, Tristan Neve (Seatech), Melvin Gestin (Kedge) et Émilie Solbes (Ingémédia)

 ?? (Photo C. S.) ?? Les ingénieurs étudiants Bernard Puigserver, Samy Nedelec (dans l’ordre depuis la gauche) ont rencontré le maire du Revest Ange Musso, le pompier profession­nel Gabriel Gozo et l’agent de la police rurale Franck Lepeltier afin de recueillir leurs avis sur la chaîne des secours et les problémati­ques de terrain.
(Photo C. S.) Les ingénieurs étudiants Bernard Puigserver, Samy Nedelec (dans l’ordre depuis la gauche) ont rencontré le maire du Revest Ange Musso, le pompier profession­nel Gabriel Gozo et l’agent de la police rurale Franck Lepeltier afin de recueillir leurs avis sur la chaîne des secours et les problémati­ques de terrain.
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Équipé de micros, le drone pourrait identifier une voix humaine jusqu’à une hauteur de  mètres.

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