Var-Matin (Grand Toulon)

Jérémie Fabre : « engagés pour notre commune »

Le nouveau maire a pris les dossiers urgents à bras-le-corps pour ces premiers mois de mandat. Logements sociaux, investisse­ments, il explique les priorités et les contrainte­s auxquelles il doit faire face

- C. L.

Vous êtes un nouveau maire, élu en pleine crise sanitaire, pas trop compliqué ?

En peu de temps on a avancé sur beaucoup de choses dans un contexte particulie­r. On a été élu en juillet, on nous a demandé de rattraper  mois d'administra­tion. On nous a donné  semaines pour nous mettre à jour de toutes les délibérati­ons. Avec une équipe jeune et une administra­tion qui avait l'habitude de l'ancienne municipali­té… On s'est mis à jour et, rapidement, les gros sujets sont arrivés sur la table. On a été par exemple parmi les premiers à devoir fermer une école à la rentrée, ça a été très bien fait, avec de la transparen­ce et une grosse communicat­ion auprès des parents d'élèves. On a eu aussi une grosse panne électrique qui a duré une semaine, mais qui a été très bien gérée aussi en toute transparen­ce…

Pourquoi se lancer dans une telle aventure ?

Cette élection est une expérience humaine folle, on ne fait pas de politique partisane, on s’est engagé pour notre commune. J’ai été élu  ans et démissionn­aire car beaucoup de choses ne me convenaien­t pas. Je l'ai expliqué à la majorité et pendant ma campagne.

Après  mois à la tête de la ville un premier bilan ?

On a fait tous les audits, financier, du personnel, pour pouvoir nous restructur­er. Fin  on se trouvait avec une trésorerie au plus bas et un encours de la dette aux limites de ce qu'on peut se permettre. Il n’y a plus de capacité d'emprunt et plus de trésorerie. Dès qu'on est arrivé on a encadré tout ça, pour regarder chaque dépense. On a par exemple acheté du mobilier d'école sur le Bon

Coin. On n'a pas de capacité d'investir. On peut fonctionne­r, on n’est pas sinistré mais on va devoir se serrer la ceinture. Il faut surtout changer de philosophi­e. Ce qu'on a mis sur notre programme c'est sur  ans, on n’est pas des fous. Celui qui a dit qu'il le ferait en  ans est un menteur. Se projeter a  ans c'est faire les mêmes erreurs que par le passé, c’est faire de la politique partisane pour être réélu. Moi c'est un choix pour ma commune, j'ai mis ma vie profession­nelle entre parenthèse­s pour changer le village qui m'a vu naître. Je veux qu'on fonctionne comme une entreprise, qu'on rationalis­e les coûts, qu'on soit pro dans nos méthodes.

Concernant le patrimoine ?

Il y a un défaut d'entretien. Une commune comme la nôtre n'a plus les capacités de réhabilite­r tout son patrimoine, et une des solutions ce sont les logements sociaux. Avec du logement dans certains bâtiments. On ferait coup double. On apporte du logement et on réhabilite. On aimerait faire une médiathèqu­e aussi, soit par la réhabilita­tion d'un bâtiment, soit avec un bâtiment neuf. On a un projet de dojo également mais il n’est pas encore totalement défini, une maison des jeunes en centre-ville…

Vous avez fait de la démocratie participat­ive une de vos priorités…

On voulait faire de la démocratie participat­ive déjà à l'époque ou j’étais adjoint, ça avait été refusé par l'ancien maire. On va informer les gens, on fera des réunions publiques. Je n'ai rien à cacher. Je veux que cette ville se développe de manière

‘‘ Ne pas se précipiter ”

positive et équilibrée. Dans chaque quartier nous souhaitons organiser des réunions pour voir avec la population ce qu'elle veut et développer des infrastruc­tures pour les familles. On avait ces projets-là quand on a été élu, mais la Covid nous freine dans tout ce qui est démocratie participat­ive.

Sentez-vous que cette crise sanitaire a changé la façon de vivre à Solliès-Toucas ? Oui, et si on en sort, je veux qu'on parte sur une autre façon de vivre ensemble, à travers la transition écologique, les liens intergénér­ationnels, une redynamisa­tion du village… Retrouver un Toucas vert, novateur dans plein de projets mais on ne veut pas se précipiter.

Un mot sur la maison de santé.

Je n’ai pas d'avis ni positif ni négatif sur son apport. J'aimerais juger avec la population. J'aurais aimé un projet avec l'ARS. Je n'ai jamais été contre ce qui est un pôle médical, j'ai simplement dit qu'il pouvait attendre et qu'on aurait pu le soumettre à la population lors des élections.

Comment imaginez-vous Solliès-Toucas à la fin du mandat ?

J'imagine une structure administra­tive qui soit

profession­nelle qui réponde aux besoins des   habitants pour pouvoir me projeter sur un deuxième mandat qui permette de concrétise­r tous ces projets. Se projeter sur un seul mandat c'est faire les mêmes bêtises qu'avant.

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(Photo C. L.) Jérémie Fabre ne veut pas faire de la politique partisane.

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