Couvre-feu : frappée après avoir pris en photo un snack
Une retraitée de Saint-Laurent-du-Var, après une altercation avec le gérant d’un snack, a déposé plainte. Le parquet de Grasse l’a classée après l’audition du commerçant
Liliane, 75 ans, le visage tuméfié, a déposé plainte samedi au commissariat de Cagnessur-Mer. Elle explique avoir été agressée par le gérant d’un snack esplanade Edmond-Jouaud à Saint-Laurent-du-Var.
La retraitée, ancienne fonctionnaire de la police nationale, s’est retrouvée en peignoir dans la rue vers 19 h 15 pour ramasser une serviette qu’elle avait laissé tomber de son balcon. Alors que le snack du rezde-chaussée était ouvert en raison de son activité de vente à emporter, Liliane a pris le commerce en photo avec son téléphone portable.
Le gérant est alors sorti furieux de son snack, «Ilm’a insultée et m’a arraché le portable des mains, témoigne Liliane. Il m’a bousculée. Je suis tombée. Je me suis relevée et j’ai tenté de lui mettre un coup de pied. »
La dynamique septuagénaire n’a arrêté le sport qu’après un triple pontage il y a six ans. Difficile de savoir pourquoi la situation a à ce point dégénéré mais le gérant, qui n’a pu être contacté, est accusé d’avoir violemment frappé la retraitée au visage malgré sa femme qui tentait de le calmer. Les sapeurs-pompiers ont secouru la victime et l’ont conduite à institut Arnault Tzanck. Les policiers municipaux étaient également sur place mais n’ont pas estimé nécessaire d’interpeller le gérant, au grand dam de Clara, la petite-fille de la victime. Un porte-parole de la police municipale souligne que la situation était confuse, tout comme les propos de la retraitée, visiblement « agitée ».
Classé sans suite
Le commerçant mis en cause a été convoqué hier au commissariat. Il s’est présenté avec son épouse. « C’est un homme de 65 ans qui est commerçant depuis quarante ans et qui n’a jamais posé problème », indique le commissaire Anis Ouejahni. « Il ne nie pas une bousculade mais explique que cette dame s’est cognée. Il dit qu’il a reçu un coup de pied dans l’entrejambe et qu’il s’est défendu. Des témoins le confirment. »
En l’absence de vidéosurveillance à cet endroit, qui permettrait de tirer cette affaire au clair, le parquet de Grasse a décidé de classer sans suite la plainte de la retraitée.
Le commerçant, qui envisageait un temps de porter plainte à son tour, y a renoncé, selon le commissaire de permanence qui note, en cette période de pandémie où les nerfs sont à vif, une augmentation des affaires de violence.