Var-Matin (Grand Toulon)

Malgré la tempête, le port sans angoisse

Malgré une nette baisse de l’activité portuaire entre Toulon et La Seyne, Jérôme Giraud, le directeur des ports de la rade de Toulon à la Chambre de commerce et d’industrie du Var, préfère voir le verre à moitié plein. Explicatio­ns

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Non, « les ports de Toulon ne sont pas en danger ». Et non, « l’année écoulée n’a pas été une année noire » ! Depuis Brégaillon et son bureau « avec vue », Jérôme Giraud sait pourtant mieux que personne que le trafic portuaire, hors bateaux gris, n’a jamais été aussi calme au pied du Faron. Ça n’empêche pas le directeur des Ports de la rade de Toulon à la Chambre de commerce et d’industrie du Var d’afficher une posture qu’il qualifie lui-même d’« à contre-courant »delasinist­rose ambiante. Alors aveuglemen­t ou optimisme démesuré ? Pragmatism­e, répond en substance celui qui tient la barre des infrastruc­tures portuaires depuis 2014. Qu’il s’agisse du fret, de la plaisance, des ferries ou de la croisière, Jérôme Giraud veut croire que des difficulté­s de 2020 naîtra le souffle nouveau de l’activité maritime locale. Différent de celui connu jusquelà, mais solide et sur des « fondations saines. »

«Onabiengér­é»

Inlassable­ment, « exemplarit­é »,« solidarité »et« reconnaiss­ance » sont les mots qu’il répète, comme un mantra. « La CCI a été un concession­naire exemplaire, puisque le port, malgré la crise sanitaire, en plus des contrainte­s de sûreté, n’a jamais cessé de fonctionne­r, explique Jérôme Giraud. Et aucun cluster ne s’est déclaré alors qu’1,2 million de personnes a fréquenté nos installati­ons l’an passé. »

Mais c’est surtout du côté du développem­ent économique qu’il trouve des raisons d’espérer. Le fret ? « Nous avons de vraies pistes, qu’on a travaillé avec les acteurs portuaires, pour pérenniser des lignes hebdomadai­res. Ce n’est pas de l’incantatio­n. » La croisière ? « On a accompagné sa mise à l’arrêt forcée et on accompagne­ra sa renaissanc­e. » Les ferries ? « On va continuer à investir au terminal Toulon Côte d’Azur (TCA), qui peut, à terme, tutoyer les 2 millions de passagers. »

Bref, celui qui a fêté ses 20 ans de port l’année dernière semble avoir une confiance inébranlab­le dans l’avenir. Car, dit-il, « chacun, de la CCI à l’autorité portuaire (TPM, ndlr) en passant par les pilotes, les agents ou les manutentio­nnaires, joue sa partition de façon équilibrée et collective .»

Sans compter que les finances sont saines, selon lui. « On a perdu un tiers de notre activité. Mais on a bien géré, on a fait des économies et on a bénéficié des dispositif­s auxquels on était éligible. On va perdre un peu d’argent, mais on va dégager suffisamme­nt de ressources pour rester debout, largement. » Derrière lui, des centaines de voitures en partance pour l’Algérie s’apprêtent à embarquer. Un autre ferry vient de décharger sa cargaison en provenance d’Espagne.

Plus loin, trois paquebots attendent une reprise encore bien floue de l’activité croisière. Jérôme Giraud ne lit pas encore le futur dans le marc de café, ni dans la fumée des bateaux. Mais il sait que la situation ne va pas durer. Que tant qu’il y aura la mer à Toulon, il y aura des navires pour l’emprunter.

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(Photo doc. D.L.). Jérôme Giraud est directeur des ports à la CCIV depuis .
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