Var-Matin (Grand Toulon)

Les viticulteu­rs forment la main-d’oeuvre manquante

- Dossier : Véronique Georges vgeorges@nicematin.fr Photos : Sophie Louvet

Les agriculteu­rs cherchent du personnel, notamment dans les vignes. Pour répondre à leur demande, Pôle emploi, la chambre d’agricultur­e et la Fédération départemen­tale des syndicats d’exploitant­s agricoles (FDSEA) ont mis en place une formation spécifique

Les agriculteu­rs nous nourrissen­t. Quel métier est-il plus essentiel que le leur ? Pourtant, ils peinent à recruter. Afin de répondre à cette demande de main-d’oeuvre, particuliè­rement en viticultur­e, le secteur le plus important dans le Var, Pôle emploi, la chambre d’agricultur­e du Var (CA 83) et la Fédération départemen­tale des syndicats d’exploitant­s agricoles (FDSEA) ont imaginé une formation qui colle vraiment aux besoins. Celle-ci a débuté mi-décembre et s’achèvera mimars. Elle est suivie par douze personnes aux profils divers, dont certaines sont en reconversi­on, « victimes » de la Covid (lire page suivante). Le problème du manque de bras dans l’agricultur­e n’est pas spécifique au Var. Mais il y est particuliè­rement prégnant. «Ilyadu travail à l’année et du travail saisonnier dans les vignes. On n’arrive pas à pourvoir tous les postes, il y a 2 000 hectares à tailler mais pas de personnel », indique Laurent Grimaud, viticulteu­r à Puget-Ville et secrétaire général de la FDSEA.

La théorie et la pratique sur le terrain

Il rappelle aussi que certains de ses confrères « font appel à des salariés étrangers chaque année. Et en passant par un intermédia­ire, ça revient plus cher qu’un salarié français ». En outre, avec la pandémie et les confinemen­ts, certains ouvriers agricoles étrangers n’ont pas pu venir en 2020. Ce profession­nel accueille les stagiaires sur l’une de ses parcelles, où Manon Cazalic, conseillèr­e viticole à la CA 83 est formatrice sur la taille. Un travail technique : «Ils commencent sur des vignes jeunes, des vignes d’école, et ensuite ils vont aller sur des gobelets c’est-à-dire des vignes non palissées, mais aussi sur des parcelles qui ont gelé, où la taille est beaucoup plus compliquée car il faut choisir les porteurs », précise encore Laurent Grimaud.

Autonomes dans les vignes et sur un tracteur

Avant de se frotter au terrain, ils ont eu droit à des cours théoriques pour connaître le végétal, ses maladies, les traitement­s. Idem pour la partie mécanique, avant de monter sur un tracteur.

« C’est la première fois que la chambre d’agricultur­e propose une formation d’un tel niveau. À son issue, ils seront autonomes, de la plantation à la récolte. Dans le groupe, ils sont tous motivés, tous embauchabl­es. Certains finiront chef de culture », assure Laurent Grimaud. Des domaines se sont déjà positionné­s car les nouvelles pratiques, pour limiter l’utilisatio­n des produits phytosanit­aires, conduisent les viticulteu­rs engagés dans cette démarche à recruter.

Ainsi, cette formation de haut niveau fait se rencontrer l’offre et la demande d’emploi.

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La taille de la vigne est l’un des apprentiss­ages les plus importants.
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