Les viticulteurs forment la main-d’oeuvre manquante
Les agriculteurs cherchent du personnel, notamment dans les vignes. Pour répondre à leur demande, Pôle emploi, la chambre d’agriculture et la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ont mis en place une formation spécifique
Les agriculteurs nous nourrissent. Quel métier est-il plus essentiel que le leur ? Pourtant, ils peinent à recruter. Afin de répondre à cette demande de main-d’oeuvre, particulièrement en viticulture, le secteur le plus important dans le Var, Pôle emploi, la chambre d’agriculture du Var (CA 83) et la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ont imaginé une formation qui colle vraiment aux besoins. Celle-ci a débuté mi-décembre et s’achèvera mimars. Elle est suivie par douze personnes aux profils divers, dont certaines sont en reconversion, « victimes » de la Covid (lire page suivante). Le problème du manque de bras dans l’agriculture n’est pas spécifique au Var. Mais il y est particulièrement prégnant. «Ilyadu travail à l’année et du travail saisonnier dans les vignes. On n’arrive pas à pourvoir tous les postes, il y a 2 000 hectares à tailler mais pas de personnel », indique Laurent Grimaud, viticulteur à Puget-Ville et secrétaire général de la FDSEA.
La théorie et la pratique sur le terrain
Il rappelle aussi que certains de ses confrères « font appel à des salariés étrangers chaque année. Et en passant par un intermédiaire, ça revient plus cher qu’un salarié français ». En outre, avec la pandémie et les confinements, certains ouvriers agricoles étrangers n’ont pas pu venir en 2020. Ce professionnel accueille les stagiaires sur l’une de ses parcelles, où Manon Cazalic, conseillère viticole à la CA 83 est formatrice sur la taille. Un travail technique : «Ils commencent sur des vignes jeunes, des vignes d’école, et ensuite ils vont aller sur des gobelets c’est-à-dire des vignes non palissées, mais aussi sur des parcelles qui ont gelé, où la taille est beaucoup plus compliquée car il faut choisir les porteurs », précise encore Laurent Grimaud.
Autonomes dans les vignes et sur un tracteur
Avant de se frotter au terrain, ils ont eu droit à des cours théoriques pour connaître le végétal, ses maladies, les traitements. Idem pour la partie mécanique, avant de monter sur un tracteur.
« C’est la première fois que la chambre d’agriculture propose une formation d’un tel niveau. À son issue, ils seront autonomes, de la plantation à la récolte. Dans le groupe, ils sont tous motivés, tous embauchables. Certains finiront chef de culture », assure Laurent Grimaud. Des domaines se sont déjà positionnés car les nouvelles pratiques, pour limiter l’utilisation des produits phytosanitaires, conduisent les viticulteurs engagés dans cette démarche à recruter.
Ainsi, cette formation de haut niveau fait se rencontrer l’offre et la demande d’emploi.