Comment l’ARS travaille
Un événement comme celui survenu à Besse-sur-Issole, avec des contaminations groupées, entraîne systématiquement une alerte et une enquête au niveau de l’Agence régionale de santé (ARS).
« Nous intervenons dès que deux cas de toxi-infection alimentaire sont suspectés, indique Michelle Auzet-Caillaud, technicienne sanitaire au service veille et sécurité sanitaire de la délégation départementale du Var de l’ARS. Nous sommes chargés du traitement du signal, du recueil des données – nombre de personnes malades, liste des symptômes, facteurs de gravité, hospitalisations éventuelles… – et nous explorons toutes les hypothèses. »
Plusieurs hypothèses explorées
L’origine peut être alimentaire ou virale mais il peut aussi s’agir d’une exposition à du gaz, des pesticides ou du CO2.
Les sapeurs-pompiers sont chargés des mesures nécessaires à la vérification de ces dernières hypothèses, très rapidement écartées dans le cas de Besse. L’ARS traite toutes les autres hypothèses : alimentaires, virales, bactériennes.
« On travaille à partir des éléments recueillis sur place, en lien avec la direction départementale de la protection des populations – les services vétérinaires – et bien sûr dans le cas de Besse avec le service santé de l’Éducation nationale. Concernant les repas, les analyses sont revenues négatives, l’origine alimentaire a pu facilement être écartée » explique Michelle AuzetCaillaud.
Seconde hypothèse explorée par l’ARS, cette fois-ci avec son propre service
Santé et Environnement : la qualité de l’eau. Là encore, « tous les types d’analyses réalisées sont revenus normaux. »
Une cause probable, mais non confirmée
Les recherches des pompiers n’ayant rien donné non plus, il restait une dernière piste à explorer : celle d’une gastro-entérite aiguë virale. « C’est un des virus de l’hiver, à transmission manuportée, très contagieux,
explique la technicienne sanitaire. Il provoque des troubles intestinaux plus rapides et plus brefs que ceux d’une gastro-entérite bactérienne, symptômes qui correspondent à ce qui a été observé à Besse. »
C’est donc l’hypothèse la plus probable… mais rien ne viendra le confirmer. « On ne peut pas le prouver.
Pour cela il aurait fallu procéder à des analyses de selles avec recherche de virus, mais l’ARS n’a pas obtenu les échantillons demandés aux familles » indique Mme Auzet-Caillaud.
Une probable dissémination
Impossible à prouver donc, mais une chose est sûre : « Il faut s’attendre à une dissémination des cas, surtout en collectivités car ce type de virus est extrêmement transmissible et il reste très compliqué de faire respecter une parfaite hygiène des mains à des enfants. » Pour éviter que ces épisodes ne se répètent trop souvent, deux consignes : un lavage des mains fréquent (on a déjà entendu de ça quelque part) et un protocole renforcé de nettoyage des surfaces sur lesquelles ce type de virus résiste plusieurs jours.