Var-Matin (Grand Toulon)

Un auteur très récompensé

- L.M.

Ce nom ne vous dit peut être rien. Pourtant, en Italie, Niccolo Ammaniti vend des millions de livres. Romain jusqu’au bout de la plume, Ammaniti fait partie de ce que l’on a appelé, à la fin du XXe siècle, les cannibales. Il s’agissait d’un mouvement que l’on présentait volontiers comme la relève de la littératur­e italienne. Influencés par le cinéma, la télévision, et les bandes dessinées, ils osaient l’usage d’une langue moderne et décomplexé­e.

Tous n’ont pas persisté, mais Niccolo Ammaniti, lui, a donné naissance à sept romans, dix nouvelles, quatre films et une série télévisée. Son oeuvre est traduite dans quarante-quatre langues, dont le français, et a récolté de multiples prix : Comme Dieu le veut, paru en 2006 a reçu le prix Strega (équivalent du Goncourt français), Je n’ai pas peur, paru en 2001, a reçu le prix Viareggio, lui aussi prestigieu­x, et Anna, paru en 2016 a été sélectionn­é pour le Prix Médicis étranger.

Même pas peur

Pour faire connaissan­ce avec cet auteur, tout en simplicité et en subtilité, on ne saurait que trop recommande­r de se plonger dans Je n’ai pas peur, paru chez Robert Laffont. En 1978, dans un village de l’Italie du Sud durement frappé par une étouffante canicule, le jeune Michele découvre, dans une maison abandonnée, un jeune garçon enchaîné, comme un animal. Il deviendra son ami. En découvrant les raisons de sa captivité, Michele va peu à peu découvrir ce qui se passe derrière les portes closes du village, y compris dans sa propre maison.

Un roman initiatiqu­e palpitant, à l’écriture très cinématogr­aphique, comme souvent chez Ammaniti. Vu a travers les yeux de Michele, 9 ans, ce récit aborde un sujet sordide, sans jamais devenir nauséabond. À travers une prose cristallin­e d’une fulgurante innocence, Niccolo Ammaniti permet de poser un regard lucide, qui va au fond des choses.

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