La Cavem en queue de peloton
En queue de peloton. Au moment d’évoquer les portions d’asphalte aménagées à la pratique du vélo, c’est dans le groupe des retardataires que l’on trouve le territoire de la Cavem. Davantage en situation de faire le yo-yo pour ne pas être distancé par les voisins qu’à imposer le tempo en tête de course. On y comptabilise une quarantaine de kilomètres de pistes cyclables. Une situation que les services de l’agglomération n’ont pu que constater ces dernières années. Lorsque, par exemple, il est impossible de relier SaintAygulf à Santa-Lucia, en vélo, d’une manière sécurisée sur une véloroute ou une piste cyclable ininterrompue. Que ce soit à l’année pour les actifs ou l’été pour les touristes, cette donnée est à prendre en compte au moment de définir l’attractivité d’un territoire.
Surtout quand les mobilités douces deviennent pour certains un mode de vie, au-delà d’un gain de temps ou des bienfaits pour leur santé.
% de voies aménagées pour traverser l’agglo
Si le faible nombre de portions de route dédiées à la pratique unique du vélo est visible à l’oeil nu, les chiffres parlent également.
Selon les données du site spécialisé, Geovélo, sur les 30,2 kilomètres séparant Anthéor au port des Issambres – autrement dit, les deux extrémités de l’agglomération –, seuls 34 % sont des voies aménagées. Et encore, pour cela, il n’est possible de longer le bord de mer qu’à partir de Saint-Aygulf en direction de l’Ouest. Le début du parcours se trouvant sur les pistes cyclables vallonnées de Valescure. À titre de comparaison sur une distance presque équivalente (34,2 km), 73 % des tronçons sont aménagés entre Nice et Cannes.
Dès 2016, dans son – épais – Plan de déplacements urbains, la Cavem avançait que 1 % des déplacements effectués par les résidents de l’agglo sont réalisés à vélo. Laissant la part belle à la voiture : 71 %, contre 66 % en moyenne sur les agglomérations comparables. « C’est surtout le fait que 59 % des trajets automobiles font moins de 5 kilomètres qui prouvent que le vélo à un vrai coup à jouer sur ces mouvements », note Stéphane Iseppi, vice-président de la Cavem en charge du transport et des mobilités.
Surtout à l’heure où les voitures sont de plus en plus chassées des centres-villes par manque de stationnement ou la prolifération des zones piétonnes.
Pour la première fois, une commission vélo a été créée au sein de l’instance intercommunale. Au même titre que la rénovation d’Agglobus en 2017, une réflexion globale est menée sur le sujet. Un cabinet d’études a même été sélectionné fin 2020 afin de livrer, d’ici juillet 2021, un rapport du diagnostic et des enjeux, avant de définir un schéma directeur. Une première réunion en ce sens avait lieu hier matin.
Un front de mer à vélo ?
Les mobilités font partie des compétences de l’agglo dans le plan de gouvernance voté par les maires. « Il y a, désormais, une vraie volonté d’intégrer le vélo à notre vie de tous les jours. Et pas uniquement que sur l’aspect sportif de la chose,
avance l’élu. Même si, au-delà, d’une prise de considération récente, d’autres obstacles se dressent devant les décideurs. « Nous avons, par exemple beaucoup de routes exiguës, notamment départementales, où rajouter une piste cyclable demande plus que des coups de peinture ».
Des projets, notamment entre les pôles d’attractivité du territoire et sur les fronts de mer, sont déjà à l’étude. Histoire de ne pas prendre un retard trop conséquent et voir s’envoler la victoire sur cette étape des mobilités douces.
‘‘ Une vraie volonté d’intégrer le vélo”