Climat : un «envoyé spécial» de l’Onu ?
Emmanuel Macron l’a proposé, hier, afin de mieux coordonner la lutte internationale contre le réchauffement de la Terre.
Emmanuel Macron a appuyé, hier, l’idée allemande de nommer «un ou une envoyée spéciale pour la sécurité climatique » lors d’une visioconférence des dirigeants du Conseil de sécurité de l’ONU, en soulignant qu’un « échec sur le front du climat saperait les efforts de prévention des conflits ».
Plaidant durant son allocution pour une « unité retrouvée du Conseil de sécurité », le Président français a adressé un clin d’oeil à l’ex-secrétaire d’Etat démocrate John Kerry, nouvel envoyé spécial américain pour le climat, qu’il a qualifié de « résistant durant les quatre années » de la présidence américaine républicaine de Donald Trump. Emmanuel Macron a insisté sur «le lien entre climat et sécurité » qu’il a jugé « complexe et indéniable, en quelque sorte inexorable », en plaidant pour « un multilatéralisme efficace » de l’ensemble des membres du Conseil de sécurité pour « la santé » etla« stabilité de notre planète ».
« Sur les 20 pays les plus touchés par les conflits dans le monde, 12 font également partie des pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques », a souligné le chef de l’Etat français, au cours de cette session dédiée au climat qui se tient quelques jours après le retour formel des EtatsUnis dans l’accord de Paris pour limiter le réchauffement de la planète.
Le poids d’un échec serait lourd
« Un échec sur le front du climat saperait les efforts de prévention des conflits et de consolidation de la paix », a poursuivi le Président français, en estimant que les phénomènes extrêmes liés au réchauffement climatique vont se multiplier et s’aggraver, avec leur lot d’insécurité et de guerres.
La menace d’un veto ?
Appelant les quinze membres du Conseil à « se saisir de ces enjeux » , il a jugé que la nomination « d’un ou d’une envoyée spéciale pour la sécurité climatique pourrait être opportune pour coordonner les efforts » par exemple en cas de catastrophe climatique, ou pour doter « les petits producteurs de mécanismes d’assurance qui leur permettront de redémarrer une activité économique rapidement après un désastre ». « Et je ne verrai que des avantages à ce que le Secrétaire général [de l’Onu] fasse rapport chaque année au Conseil de sécurité sur l’impact du climat sur la sécurité internationale, pour anticiper, nous alerter, nous faire des recommandations, et nous permettre de jouer notre rôle », a complété Emmanuel Macron. L’an dernier, l’Allemagne avait élaboré un projet de résolution prévoyant de créer un poste d’émissaire de l’Onu mais sous la menace d’un veto des Etats-Unis, de la Russie, voire de la Chine, Berlin n’avait pas mis ce texte au vote.