Deux profils éloignés pour réunir les communistes
Engagé aux Régionales avec le collectif « Il est temps », le PCF présente deux chefs de file complémentaires et aux attaches varoises
Un cancérologue, ponte de la médecine et un agent SNCF. Au-delà du clin d’oeil à la santé et aux transports, deux des thématiques fortes que le Parti communiste entend porter dans la campagne pour les Régionales, les profils de deux « chefs de file » PCF engagés dans cette bataille pourraient valoir piqûre de rappel. Elle illustre clairement l’idée que l’engagement politique – en tout cas chez les communistes – n’est ni une affaire de classe, ni une prédétermination par le niveau d’étude.
En première ligne, les communistes envoient en effet cette année Anthony Gonçalves et Nathalie Marin. Âgé de 50 ans, le premier est professeur de médecine à l’université d’Aix-Marseille et responsable du département d’oncologie médicale de l’Institut Paoli-Calmette. En clair, c’est le top niveau international de la lutte contre le cancer.
Sans vouloir lui faire ombrage, le CV de Nathalie Marin (38 ans) est moins étincelant et devrait la préserver du risque de Prix Nobel. « Je suis cheminote à la gare de Toulon, je travaille au guichet », confie-telle en évoquant dans son parcours une multitude d’engagements politiques et syndicaux. A Toulon, elle est en particulier connue comme secrétaire générale CGT des cheminots et membre de la liste Toulon en commun lors des dernières municipales.
« Leur point commun, c’est que ce sont des personnes deux personnes qui travaillent et vivent de leur travail. En soi, c’est déjà une autre façon de faire de la politique », savoure André de Ubéda, élu communiste à Toulon.
Ce qui les réunit aussi donc, c’est la volonté d’incarner les idées communistes dans le débat pour les Régionales.
« Ces élections se déroulent dans un contexte incroyable et une crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, s’inquiète Anthony Gonçalves. On en voit déjà les conséquences dramatiques avec les étudiants qui doivent faire la queue pour se nourrir et on s’attend à une généralisation des plans sociaux. Dans cette situation, on pense que la Région doit constituer un rempart pour être le socle d’une politique de progrès, de protection sociale, de développement des services public et de l’emploi .» Autant de points de vue que les communistes souhaitent faire valoir au sein du collectif « Il est temps » dans lequel ils inscrivent leur campagne. « Ce rassemblement qu’on veut construire et qu’on veut le plus large possible, on le veut très riche de contenus à même de répondre aux problèmes qui se posent. Il ne faut pas que la volonté de rassembler nuise au contenu », résume Anthony Gonçalves. « Si nous sommes unis avec des contenus qui répondent aux besoins, tout est possible », ajoute Nathalie Marin.