Var-Matin (Grand Toulon)

UNE DOSE DE RÉPIT Pas de confinemen­t ce week-end mais la semaine sera cruciale

Le Var est sous « surveillan­ce renforcée »

- DAMIEN ALLEMAND

Alors que les dés sont déjà jetés pour les Alpes-Maritimes, notre départemen­t obtient un sursis. Le Premier ministre, Jean Castex a annoncé hier qu’il n’y aurait pas de nouveau départemen­t confiné… pour l’instant. Malgré la dégradatio­n de la situation sanitaire, « il faut tout faire pour retarder » un confinemen­t afin de « laisser à la vaccinatio­n le temps de produire des effets » ,a déclaré Jean Castex. « À ce jour, il n’est pas possible d’envisager des mesures de relâchemen­t. »

« Le confinemen­t est un levier auquel nous devons recourir quand on ne peut pas faire autrement. Il faut le faire à bon escient, au bon moment et dans la bonne mesure », a ajouté le Premier ministre au cours d’une conférence de presse.

LE VAR PARMI LES DÉPARTEMEN­TS EN « SURVEILLAN­CE RENFORCÉE »

Vingt départemen­ts ont été placés sous « surveillan­ce renforcée »

en raison d’une circulatio­n accrue de l’épidémie de coronaviru­s. Ils pourront faire l’objet de mesures de confinemen­ts locaux à partir du week-end du 6 mars si la situation continuait à se dégrader, comme c’est déjà le cas dans les Alpes-Maritimes.

Ces territoire­s « cumulent des indicateur­s défavorabl­es » à savoir un niveau d’incidence autour de 250 cas pour 100 000 habitants, une part de variant « supérieur à 50 % », une pression hospitaliè­re « proche du seuil critique » et «une circulatio­n virale qui commence à s’accélérer sérieuseme­nt ».

Outre le Var, les départemen­ts concernés recouvrent toute l’Ilede-France, le Rhône, les Bouchesdu-Rhône, une grande partie des Hauts-de-France, la Drôme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle ou encore l’Eure-et-Loir.

« J’ai demandé aux préfets d’engager des concertati­ons avec les élus en vue (...) d’envisager, dans tout ou partie de ces territoire­s, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque », a ajouté le Premier ministre.

LE VARIANT ANGLAIS INQUIÈTE, LE VAR EN PREMIÈRE LIGNE

La menace des variants ne plane plus. Elle est déjà là. Selon le Premier ministre, le variant anglais du coronaviru­s, plus contagieux, « concerne désormais à peu près la moitié des personnes atteintes de la Covid en France ».

Ce variant, qui représenta­it moins de 40 % selon des chiffres diffusés il y a une semaine, fait craindre une explosion épidémique en raison de sa plus grande contagiosi­té. D’après les données de Santé publique France, le Var est l’un des départemen­ts de France où les variants circulent le plus. Selon les derniers chiffres publiés, plus de 60 % des tests Covid + réalisés dans le départemen­t contiennen­t un variant anglais, sud-africain ou brésilien.

LES DEUX TIERS DES PLUS DE  ANS VACCINÉS AVANT LA FIN DU MOIS

D’après Jean Castex, 4,8 millions de Français seront vaccinés contre la Covid-19 d’ici la fin du mois de mars. « Nous vaccinons les bonnes personnes, celles qui peuvent présenter les formes les plus graves du virus et parfois peuvent en mourir », a défendu le Premier ministre martelant l’importance de vacciner les personnes à risque.

« La France vaccine plus que ses voisins européens les personnes les plus fragiles. Nous constatons déjà une baisse de la circulatio­n du virus chez les personnes de plus de 75 ans », a-t-il poursuivi. D’ici fin mars, les deux tiers des plus de 75 seront vaccinés a assuré le Premier ministre.

LA VACCINATIO­N OUVERTE AUXPLUSDEANS D’ICI LE MOIS D’AVRIL

Toujours côté campagne de vaccinatio­n, le ministre de la Santé a précisé que les 65-75 ans accéderont à la vaccinatio­n « quoiqu’il arrive d’ici le mois d’avril ».

Pour la catégorie d’âge située en dessous, la campagne vaccinale a entamé hier une nouvelle étape avec la possibilit­é pour les médecins de ville d’injecter l’un des trois antidotes autorisés en France, celui d’AstraZenec­a, pour les 50-64 ans atteints de comorbidit­és (lire en page 4), soit «unobjectif de 2,4 millions de personnes »

pour le Premier ministre.

« À la mi-mai, la totalité des personnes de plus de 50 ans se seront vues proposer une première injection » contre la Covid-19, a indiqué le Premier ministre en soulignant que 80 % des résidents d’Ehpad « étaient désormais vaccinés ».

LE PROFESSEUR ALAIN FISCHER VANTE LE VACCIN ASTRAZENEC­A

Moins efficace, davantage d’effets secondaire­s… Le vaccin AstraZenec­a

est très décrié depuis son arrivée en France. « Ce n’est pas un vaccin de seconde zone », a répliqué le Pr Alain Fischer au cours de cette même conférence. Avant de s’en faire l’avocat : «La réponse immunitair­e des premières études cliniques publiées de la firme AstraZenec­a, qui a développé ce vaccin, a montré un certain taux d’efficacité initialeme­nt, 62 %. Mais si on réexamine leurs études avec de nouvelles publicatio­ns et lorsque ce vaccin administré de façon optimale, il permet d’obtenir après la première dose un taux de l’ordre de 76 % et qu’il monte à 82 % si on respecte un délai assez long », a-til défendu.

« Le vaccin peut être utilisé sans aucune arrière-pensée et sans retard », a-t-il conclu, souhaitant dissiper tout doute sur l’AstraZenec­a.

DES TRAITEMENT­S INNOVANTS À L’ÉTUDE

Olivier Véran a également fait le point sur les traitement­s en cours. « L’une des nouveautés thérapeuti­ques est ce qu’on appelle des anticorps monoclonau­x. (...) L’Agence nationale de sécurité du médicament a accordé une autorisati­on temporaire d’utilisatio­n des anticorps monoclonau­x. (...) Il ne s’agit pas à proprement parler d’études cliniques, on est déjà dans une pratique thérapeuti­que, évidemment encadrée ».

ACCÉLÉRATI­ON DES TESTS SALIVAIRES DANS LES ÉCOLES

Toujours pour tenter d’endiguer la propagatio­n de la Covid-19, le Premier ministre va accélérer la campagne de test salivaire dans les écoles. « La campagne de dépistage est primordial­e », a rappelé Jean Castex.

L’objectif annoncé est de tester « 300 000 enfants testés par semaine avec les tests salivaires ». « Le tracing est quasi immédiat pour les cas contacts et les délais de résultats des tests ne cessent de diminuer », avant le Premier ministre.

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Le Premier ministre Jean Castex et Olivier Véran, ministre de la Santé.
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(Photos AFP)

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