Var-Matin (Grand Toulon)

Le projet du centre équestre retoqué

Le projet municipal de créer un complexe sportif à vocation équestre achoppe sur « une erreur manifeste d’appréciati­on » dans son permis de construire. Peut-il encore être régularisé ?

- SO. B.

Les écuries et le manège n’existent encore que sur papier glacé. Mais faute d’être modifié, le centre équestre ne pourra pas voir le jour. La cour administra­tive d’appel de Marseille vient de stopper le projet porté par la mairie de Sanary. Elle a annulé le permis de construire, « tant qu’il ne prévoit pas un nombre de places de stationnem­ent suffisant », ce qui constitue « une erreur manifeste d’appréciati­on ». L’école du cheval, ou centre équestre, est évoquée depuis de longues années à Sanary. Édifié sur les terrains de l’ancien camping Pechiney, le projet a l’ambition d’accueillir 32 chevaux et neuf poneys, chemin de Bacchus. Trois écuries sont prévues, un manège, trois carrières, un club house. Avec une capacité maximale de 512 personnes. C’est là que le bât blesse. Retour en trois points sur un projet controvers­é.

Les voisins sont légitimes à agir

Situé dans le voisinage immédiat, un lotissemen­t d’habitation­s « justifie d’un intérêt lui donnant qualité pour demander l’annulation du permis de construire », écrit la cour. La copropriét­é des Bastides des dauphins peut agir en justice, en raison « des nuisances diverses occasionné­es par la présence d’un centre équestre et de l’augmentati­on de la circulatio­n chemin de Bacchus induite par ce projet ».

Onze places de parking ? Insuffisan­t

La totalité du projet bute sur l’obstacle du parking. Tandis que le nombre de visiteurs pourra atteindre les 500 personnes, la municipali­té n’a prévu que onze places de parking. En tout et pour tout.

« Eu égard à l’importance du projet, et au nombre insuffisan­t de places de stationnem­ent prévues, le maire de Sanary a commis une erreur manifeste d’appréciati­on en délivrant le permis de construire », analyse la cour.

La commune s’était défendue en expliquant que « des places de stationnem­ent existent dans le quartier, le long de la voirie ». Ou encore que « le centre équestre est desservi par les transports en commun ».

Selon le juge, « le plan local d’urbanisme impose que les places de parking soient assurées en dehors des voies publiques ou privées ».

Le projet peut-il être régularisé ?

Sans un nouveau permis de construire qui serait modifié, le projet ne peut pas sortir de terre et aucuns travaux ne peuvent être engagés.

Sollicitée, la municipali­té n’a pas donné de réponse à nos questions, ni l’avocate de la ville dans ce dossier. On ignore donc les intentions du maire Ferdinand Bernhard.

Selon ses propres annonces datant de 2019, le chantier devait coûter plus de 4,7 millions d’euros, « financés majoritair­ement par une partie des retombées du Casino Vikings de Sanary ». Des fonds régionaux et départemen­taux étaient annoncés, pour un total de 1,2 million d’euros.

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(Repro DR) Les travaux devaient démarrer en . Le permis de construire a été annulé.

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