Var-Matin (Grand Toulon)

Pourquoi les généralist­es peinent à vacciner ?

Lancée hier, la campagne de vaccinatio­n des patients âgés entre 50 et 64 ans par les médecins généralist­es, a débuté timidement. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance

- VIVIEN SEILLER vseiller@nicematin.fr

Des grands débuts qui peinent à décoller. Depuis hier, les médecins généralist­es ont la possibilit­é de vacciner contre la Covid-19 avec le vaccin AstraZenec­a.

Une avancée. Oui mais voilà : peu de profession­nels ont pu réellement débuter la campagne comme espérée. La planificat­ion demande une organisati­on complexe. « La campagne s’adresse à une catégorie de personnes bien précise, explique le docteur Simon Bihar, installé à Nice. Il faut un panel de patients âgés entre 50 à 64 ans qui n’ont pas été contaminés par la Covid et qui sont porteurs d’une ou plusieurs pathologie­s, justifiant qu’ils passent dans cette série. » Des critères qui obligent les praticiens volontaire­s à procéder à une forme de recensemen­t. S’ils veulent lancer cette nouvelle phase et procéder à l’administra­tion, il leur faut réunir au moins dix patients au cabinet tout en planifiant la commande des doses auprès d’un pharmacien.

Organiser le cabinet

« La logistique est un peu plus compliquée que pour Pfizer, poursuit le médecin. Avec AstraZenec­a, un flacon contient dix doses contre cinq ou six pour Pfizer. Ce qui veut dire qu’on doit réunir dix patients pour écouler le flacon, des patients qui rassemblen­t les différents critères… Ça prend du temps, c’est pour ça que le démarrage est un peu plus long. »

D’autant que les médecins généralist­es doivent utiliser le produit dans les 48 heures suivant l’ouverture du flacon. Autre problémati­que, l’organisati­on au sein du cabinet. Les profession­nels de santé doivent geler leur activité habituelle une demi-journée minimum s’ils veulent rassembler uniquement des patients concernés par la vaccinatio­n dans leurs locaux. Autrement dit, anticiper. «Il ne faut pas que ces patients entrent en contact avec les autres malades du cabinet, les médecins doivent donc arrêter leurs consultati­ons pour ça. »

Et prévoir un créneau horaire suffisamme­nt large pour administre­r le vaccin à la patientèle concernée. «Il y a d’abord les questions administra­tives, puis la consultati­on médicale. Il y a ensuite quinze minutes de surveillan­ce post-vaccinale donc il faut compter au moins quarante-cinq minutes au total par personne. Et les locaux ne se prêtent pas toujours à ce genre d’organisati­on… » Une fois la gymnastiqu­e opérée, les généralist­es volontaire­s pourront (réellement) lancer la campagne de vaccinatio­n.

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(Photo Eric Ottino) La campagne de vaccinatio­n est compliquée à mettre en place pour les médecins généralist­es.
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